Le président Joe Biden a assuré lundi qu'une récession aux États-Unis peut être évitée. (Photo: 123RF)
Washington — Les risques de récession aux États-Unis restent limités, à ce stade, selon une étude de l’agence de notation S&P publiée lundi, qui concède que la situation s’est détériorée au cours des derniers mois.
«Bien que nous ne prévoyions pas actuellement de récession au cours des 12 prochains mois, nous reconnaissons que les risques ont augmenté», souligne l’agence dans une enquête fondée sur dix grands indicateurs économiques.
Selon S&P, il faut regarder au-delà des prochains mois, pour trouver les risques les plus importants de contraction du produit intérieur brut pendant plusieurs trimestres d’affilée, et aller jusqu’en 2023, car, alors, se fera sentir l’effet des relèvements successifs des taux directeurs par la banque centrale américaine (Fed).
L’institution a en effet procédé à deux hausses de ses taux, d’un quart de point en mars, puis d’un demi-point en mai, et prévoit de continuer à les relever, pour tenter de juguler l’inflation. Au risque de faire ralentir l’économie, voire de provoquer une récession.
Dans le baromètre d’avril, trois indicateurs sur les dix seulement sont positifs, deux étant négatifs, et cinq neutres. En novembre, huit de ces indicateurs étaient positifs, et deux étaient neutres.
«Deux signaux négatifs (…), à eux seuls, ne sont pas un avertissement fort d’une récession imminente», souligne S&P, mais la situation pourrait être différente «si le nombre de signaux négatifs continue d’augmenter dans les mois à venir, à plus de 40%».
«La santé de l’économie américaine est désormais mise à l’épreuve par une inflation extrêmement élevée et des perturbations de la chaîne d’approvisionnement, encore exacerbées par le conflit russo-ukrainien et une nouvelle série de blocages en Chine. De plus, la Fed prévoit de relever les taux de manière agressive cette année», souligne l’agence.
Le président Joe Biden a assuré lundi qu’une récession aux États-Unis peut être évitée. Il a toutefois reconnu les graves difficultés économiques des Américains face à l’inflation galopante.
Son principal conseiller économique, Brian Deese, avait, lui, soigneusement évité de promettre qu’il n’y aurait pas de récession, dimanche lors d’une interview sur la chaîne CNN.
«Il y a toujours des risques», avait-il simplement souligné tout en louant la solidité de l’économie américaine.
L’inflation a un peu ralenti aux États-Unis en avril sur un an, à 8,3%, mais reste très proche de son record du mois de mars, lorsqu’elle avait atteint 8,5%, son plus haut depuis 40 ans.