La Maison Blanche et le Congrès ont trouvé la semaine dernière le cadre d'un accord pour les gigantesques investissements voulus par Joe Biden. (Photo: 123RF)
Washington — Le constructeur automobile japonais Toyota a dénoncé mardi le projet de subventions «discriminatoire» de la Maison Blanche et du Congrès pour les véhicules électriques dans le cadre des plans de Joe Biden, joignant leur protestation à celles d’une vingtaine de pays.
Le Congrès américain envisage «d’offrir une subvention supplémentaire de 4 500 dollars américains uniquement pour les véhicules électriques fabriqués par des travailleurs qui ont décidé de rejoindre un syndicat», déplore Toyota dans un communiqué.
«Que dit-on au consommateur américain? Que s’il veut acheter un véhicule électrique qui n’est pas fabriqué par Ford, General Motors ou Chrysler (les trois géants américains, NDLR), il devra payer 4 500 $US de plus», déplore l’industriel.
La Maison Blanche et le Congrès ont trouvé la semaine dernière le cadre d’un accord pour les gigantesques investissements voulus par Joe Biden.
Ce texte, encore discuté au Congrès, prévoit un crédit d’impôt maximal de 12 500 $US pour les véhicules électriques.
Cette somme inclut l’actuelle déduction qui peut aller jusqu’à 7 500 $US à laquelle s’ajoute un crédit d’impôt de 4 500 $US si le véhicule est fabriqué par des ouvriers syndiqués aux États-Unis ainsi que 500 $US si la batterie est également de fabrication américaine.
Les ambassadeurs aux États-Unis de 24 pays, parmi lesquels la France, l’Allemagne, le Mexique, le Canada ou encore le Japon, avaient envoyé samedi un courrier aux élus du Congrès américain.
Selon eux, «ce type de pratique (…) discrimine les constructeurs automobiles étrangers et nuit aux accords de commerce international».
Le Mexique et le Canada ont notamment précisé que cette mesure n’est pas conforme à l’accord Etats-Unis-Mexique-Canada (USMCA), qui avait remplacé l’ALÉNA (accord de libre-échange nord-américain) en janvier 2020.
Cette subvention «réduirait le choix des consommateurs sur le marché, à deux véhicules seulement éligibles au crédit (d’impôt) total, sur plus de 50 véhicules actuellement disponibles», soulignent ces ambassadeurs.
Cela exclurait ainsi les constructeurs qui ne fabriquent pas leurs voitures aux États-Unis, mais aussi Tesla.
«Cela semble contre-productif pour atteindre nos objectifs communs d’émissions de carbone», ajoutent-ils.
Le puissant syndicat automobile américain, l’UAW (United Auto Workers), majoritairement représenté chez General Motors, Ford et Chrysler, avait au contraire, dans un communiqué, salué ce projet de loi.
«Pour que la transition vers les véhicules électriques fonctionne pour nos communautés, nous avons besoin de politiques qui favorisent la fabrication aux États-Unis et de bons emplois syndiqués», avait-il souligné dans un communiqué.