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Des économistes prévoient que l’inflation atteindra son plus bas niveau depuis 2021

La Presse Canadienne|Publié le 16 septembre 2024

Des économistes prévoient que l’inflation atteindra son plus bas niveau depuis 2021

Le gouverneur de la Banque du Canada, Tiff Macklem (Photo: La Presse Canadienne)

Des économistes prévoient que le taux d’inflation annualisé atteindra son plus bas niveau depuis mars 2021.

Selon des économistes consultés par Reuters, la hausse de l’Indice des prix à la consommation (IPC) s’est limitée à 2,1% en août par rapport à la même période en 2023. En juillet, cet indice s’était élevé à 2,5%. 

Statistique Canada doit publier mardi son rapport mensuel sur l’IPC, un indicateur de la variation des prix à la consommation payés par les Canadiens, pour le mois d’août.

Les économistes prédisent qu’il n’y aura aucune variation sur une base mensuelle.

«À moins que quelque chose d’imprévu se cache dans l’ombre, il semble que nous nous dirigeons vers des données favorables», soutient Douglas Porter, l’économiste en chef et directeur général de la BMO.

Nathan Janzen et Claire Fan, économistes à la RBC, ont mentionné la semaine dernière dans une analyse que si ces prévisions étaient justes, le taux d’inflation serait à peine supérieur à la cible de 2% établie par la Banque du Canada.

«Une partie du ralentissement constaté en août est attribuable au prix de l’essence, mais on s’attend aussi à ce que les mesures de l’inflation fondamentale  — une donnée qu’aime bien la Banque du Canada — soient aussi à la baisse», ont-ils écrit.

En juillet, ce taux était en moyenne de 2,6% en juillet.

Le ralentissement continu de l’inflation survient au moment où la banque centrale donne des signes de vouloir accélérer la baisse de son taux directeur si les constances le permettent.

La Banque du Canada a réduit son taux directeur d’un quart de point au début du mois, la troisième baisse consécutive. Celui-ci s’élève à 4,25%. Le gouverneur Tiff Macklem a indiqué que la décision était attribuable à la baisse de l’inflation, notant que l’IPC était nettement plus faible que prévu. «Il pourrait être approprié de faire un plus grand pas vers l’avant et décider d’une baisse supérieure aux 25 points de base», a-t-il déclaré.

Tiff Macklem a toutefois averti que si l’inflation s’accélérait à nouveau, la Banque du Canada pourrait freiner le mouvement à la baisse de son taux directeur.

L’inflation est inférieure à 3% depuis le mois de janvier. La crainte d’une pression accrue des prix a diminué alors que l’économie était au ralenti.

Selon Douglas Porter, l’IPC n’est pas encore assez bas pour convaincre la Banque du Canada de procéder plus rapidement à des baisses.

Il prévoit que la banque centrale réduira son taux directeur d’un quart de point de pourcentages à chacune des réunions mensuelles du conseil de direction jusqu’à en juillet 2025, ce qui devrait l’amener à 2,5%. Cette prévision survient dans la foulée de l’annonce que le taux de chômage avait augmenté de 0,2 point à 6,6 en août.

«Et si nous nous trompons, c’est parce que nous serons à un taux de 2,5% plus rapidement. Il pourrait être même inférieur à cela, dit Douglas Porter. On peut défendre l’idée que si l’économie s’affaiblit encore, il y aura peu de raisons pour la Banque du Canada de garder son taux directeur dans une zone neutre. Elle pourrait le baisser encore plus.»

Les prix des logements demeurent la principale source de l’inflation au pays. Douglas Porter note que si on ne tient pas compte de cela, l’inflation dépasserait à peine 1% au Canada et aux États-Unis.

«Donc, la seule chose qui empêche l’inflation canadienne de tomber sous les 2% est le prix du logement. Et tout indique que même cela va probablement baisser. La hausse des loyers semble se modérer. Ils ne chutent pas, mais n’augmentent plus aussi rapidement. Et comme les taux d’intérêt vont baisser, les hypothèques vont aussi reculer.»

La Réserve fédérale américaine doit se rencontrer mercredi. Nathan Janzen et Claire Fan prévoient que la banque centrale américaine annoncera une première réduction de son taux directeur en quatre ans.

«Un ralentissement graduel, mais constant, du marché de l’emploi et le recul de l’inflation sont des signes que les hauts taux d’intérêt ne sont plus nécessaires, ont-ils écrit. Nous pensons que le gouverneur Jerome Powell restera prudent dans ses commentaires tout en laissant sous-entendre des réductions futures sans s’engager dans une voie prédéterminée afin d’avoir plus de souplesse dans les prochaines décisions.».