Après une carrière de journaliste de 1989 à 2007, Bernard Drainville a été élu quatre fois député péquiste de Marie-Victorin, en Montérégie, de 2007 à 2014. (Photo: La Presse Canadienne)
Québec — Parachuté comme candidat caquiste dans la circonscription de Lévis, l’ex-ministre péquiste Bernard Drainville a justifié mardi sa conversion à la Coalition avenir Québec (CAQ) et l’abandon de son rêve souverainiste.
«Les Québécois n’ont pas d’appétit pour ce débat-là», a-t-il déclaré en conférence de presse dans un restaurant de Lévis, comme l’avait dit à maintes reprises son nouveau chef François Legault qui était à ses côtés.
«J’ai commencé mon évolution en 2014, après la défaite» du gouvernement péquiste de Pauline Marois, dont il faisait partie à titre de ministre responsable des Institutions démocratiques.
«C’est une conviction qui est devenue de plus en plus forte au fil du temps», a-t-il poursuivi.
La souveraineté «n’est pas ma motivation, si je l’avais voulue, je serais avec le PQ, pas avec la CAQ», a soutenu Bernard Drainville.
C’est un retour en politique pour celui qui avait démissionné de son siège de député péquiste de Marie-Victorin en 2016.
Autrefois fervent indépendantiste, Bernard Drainville fait maintenant le saut dans un parti nationaliste qui écarte la souveraineté et souhaite fermement le maintien du Québec dans le Canada.
C’est une deuxième grosse prise pour la Coalition avenir Québec, qui a également recruté l’ex-députée bloquiste et chroniqueuse Caroline St-Hilaire.
Bernard Drainville a amorcé sa première carrière politique en 2007, quand il a été recruté par le chef péquiste André Boisclair, alors qu’il était journaliste à Radio-Canada. Le PQ a été battu aux élections de 2007, mais Bernard Drainville a été élu dans Marie-Victorin.
Il devient ministre après les élections de 2012 qui portent au pouvoir un gouvernement péquiste minoritaire dirigé par Pauline Marois.
Il laissera notamment une réforme du financement des partis politiques, mais se fera remarquer en pilotant la «Charte des valeurs», le projet de loi sur la laïcité visant à bannir le port de signes religieux ostentatoires chez les employés de l’État.
Le PQ est battu aux élections de 2014, Pauline Marois démissionne, mais Bernard Drainville est réélu. Il se présente comme candidat à la direction du parti, mais se rallie au meneur, Pierre Karl Péladeau, qui est couronné en 2015.
À peine un an plus tard, en 2016, Pierre Karl Péladeau démissionne et quelques semaines après, Bernard Drainville annonce aussi sa démission et devient animateur de radio à Cogeco.