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Aux États-Unis, le marché de l’emploi poursuit son atterrissage en douceur

AFP|Publié à 11h23

Aux États-Unis, le marché de l’emploi poursuit son atterrissage en douceur

Sur un mois, le taux de chômage est en légère hausse aux États-Unis, de 0,1 point de pourcentage. (Photo: 123RF)

En surchauffe depuis la fin de la pandémie de COVID-19, le marché de l’emploi aux États-Unis multiplie les signes d’atterrissage en douceur, avec un taux de chômage qui dépasse désormais les 4%, à 4,1%, mais des créations d’emplois qui restent au-dessus des attentes.

Sur un mois, le taux de chômage est en légère hausse, de 0,1 point de pourcentage, alors que les analystes prévoyaient plutôt une stabilisation à 4%, selon le consensus publié par briefing.com.

Dans un communiqué, le président américain Joe Biden s’est félicité du nombre d’emplois créés durant son mandat, estimant cependant qu’il «y avait encore à faire».

Les salaires progressent plus vite que les prix et plus d’Américains travaillent, avec le plus fort taux de participation au marché de l’emploi depuis plus de vingt ans

Joe Biden, président des États-Unis

Les créations d’emplois restent de leur côté à des niveaux supérieurs aux attentes, 206 000 nouveaux emplois ayant été proposés au cours du mois écoulé, selon les données du département du Travail publié vendredi, là où le marché en attendait plutôt 160 000.

C’est cependant moins qu’au mois de mai, durant lequel 218 000 emplois avaient été créés, un chiffre revu à la baisse cependant après l’estimation initiale de 272 000 publié début juin.

Mais près du tiers de la hausse concerne les emplois publics, principalement au niveau local et des États, souligne dans un note le chef économiste de MBA, Mike Fratantoni’s.

Des données qui viennent plutôt confirmer les résultats de l’enquête mensuelle ADP/Stanford Lab, publiée mercredi, qui soulignait un ralentissement des créations d’emplois dans le secteur privé, qui auraient même pu être en baisse sans un rebond du recrutement dans l’hôtellerie et le secteur des loisirs.

Le taux de participation au marché du travail a légèrement remonté, restant dans la fourchette observée ces derniers mois, à 62,6%, contre 62,5% au mois de mai.

«Le marché de l’emploi atterrit progressivement depuis deux ans et semble être revenu vers un niveau soutenable», a estimé la cheffe économiste de ZipRecruiter, interrogée par l’AFP, qui alerte sur le risque de «surrefroidissement» du marché si le ralentissement se poursuivait.

Tendance positive pour l’inflation

«Les données sont conformes aux attentes et montrent une décélération [du marché de l’emploi]. Dans l’ensemble, la modération de la hausse des salaires au deuxième trimestre couplée à la hausse de l’emploi et une croissance moins élevée vont dans la direction d’une première baisse des taux cette année», a de son côté estimé dans une note la cheffe économiste de HFE, Rubeela Farooqi.

Les salaires ont en effet progressé de 0,3%, soit un léger tassement par rapport à la hausse de 0,4% observée en mai.

Sur un an, les salaires ont progressé de 3,9%, soit un niveau supérieur à l’inflation, à 2,6% sur un an) au mois de mai selon l’indice PCE, celui privilégié par la Réserve fédérale (Fed), mais aussi de l’indice CPI (3,3% sur un an), sur lequel sont notamment indexées les retraites.

Le marché de l’emploi aux États-Unis est particulièrement surveillé comme une des indications d’un ralentissement, longtemps attendu, de l’économie nationale, alors que la Fed tente de ramener l’inflation vers sa cible de 2% sur le long terme.

S’ils anticipaient initialement une première baisse dans le courant du premier semestre, les analystes s’attendent désormais à une première action de l’institution sur ses taux à l’occasion de sa réunion de septembre, soit sa dernière réunion avant les élections présidentielles prévues le 5 novembre.

Mardi, le président de la banque centrale américaine Jerome Powell avait fait preuve d’optimisme, estimant que la tendance était positive.

Il avait notamment fait référence à la courbe de Beveridge, concept économique représentant la relation entre le taux de chômage et le nombre d’emplois vacants, estimant que ces derniers baissaient rapidement, ce qui devrait se matérialiser par une légère remontée du chômage.

«Nous arrivons au moment où, traditionnellement, la courbe s’aplatit, ce qui signifie que l’on devrait assister à une hausse du chômage comme conséquence de la baisse des créations d’emplois», a-t-il explicité.

L’emploi est l’une des priorités de la politique monétaire de la Fed, au même titre que la maîtrise de l’inflation, mais le taux de chômage extrêmement faible aux États-Unis a permis à l’institution monétaire de se concentrer exclusivement sur le ralentissement de l’inflation, qui avait atteint 9,5% en juin 2022, en relevant fortement ses taux.