Les États-Unis publient leur croissance en rythme annualisé, qui compare le PIB à celui du trimestre précédent puis projette l'évolution sur l'année entière à ce rythme. (Photo: 123RF)
La croissance du PIB des États-Unis au premier trimestre 2024 a ralenti plus qu’initialement annoncé, à 1,3% en rythme annualisé au lieu de 1,6%, selon la deuxième estimation publiée jeudi par le département du Commerce.
«La mise à jour reflète principalement une révision à la baisse des dépenses de consommation», notamment pour les voitures, a précisé le département du Commerce dans son communiqué.
Cette révision est cependant un peu moins forte qu’attendu, puisque les analystes anticipaient une croissance de 1,2%, selon le consensus de Market Watch.
L’estimation finale sera publiée le 27 juin.
La croissance du PIB (Produit intérieur brut) avait été de 3,4% au 4e trimestre 2023.
Les États-Unis publient leur croissance en rythme annualisé, qui compare le PIB à celui du trimestre précédent puis projette l’évolution sur l’année entière à ce rythme.
Mais en la comparant simplement au trimestre précédent, comme le font d’autres économies avancées, la croissance est révisée à 0,3%, contre 0,4% lors de la première estimation.
Ces données sont ajustées sans l’inflation, c’est-à-dire que le calcul exclut les effets de la hausse des prix.
«L’activité économique reste robuste, alimentée par la capacité et la volonté constantes des consommateurs de dépenser», a commenté Lydia Boussour, économiste pour EY Parthenon.
«Mais l’élan ralentit progressivement», a-t-elle ajouté, soulignant que «les consommateurs plus jeunes et à faible revenu font plus attention (à leurs dépenses) et que les entreprises réévaluent leurs besoins en main-d’œuvre alors qu’elles sont confrontées à des coûts de financement plus élevés et à une demande plus faible».
La croissance du PIB des États-Unis avait déçu au premier trimestre 2024, atteignant son plus bas niveau depuis près de deux ans, après une année 2023 qui avait surpassé toutes les espérances, et déjoué les pronostics de récession. Elle avait même accéléré, à 2,5%, contre 1,9% en 2022.
La consommation reste le moteur de croissance de la première économie du monde, représentant plus des deux tiers du PIB. Les ménages américains ont dépensé plus d’argent en soins de santé, services financiers et assurances.
Le président de la Fed de New York, John Williams, a indiqué jeudi, lors d’un discours, qu’il anticipe pour 2024 une croissance du PIB comprise entre 2,00 et 2,50%.
En 2020 et 2021, le PIB américain avait fait le yo-yo, battant des records dans un sens puis dans l’autre.
Il avait d’abord enregistré son plus fort recul depuis 1946 (-3,5%) à cause de la COVID-19, avec même deux mois de récession, puis la plus forte croissance depuis 1984 (+5,9%).