Le président de la Réserve fédérale américaine, Jerome Powell. (Photo: Getty Images)
La dette publique des États-Unis est «insoutenable» sur le long terme et il est «grand temps» d’y remédier, a estimé dimanche le président de la Fed, la Banque centrale américaine Jerome Powell, dans un long entretien sur la chaîne CBS.
«Sur le long terme, les États-Unis se trouvent sur un chemin budgétaire insoutenable. Le gouvernement fédéral américain se trouve sur un chemin budgétaire insoutenable», a insisté Jerome Powell, étayant ses propos en constatant «que la dette grossit plus rapidement que l’économie».
«Je pense que nous commençons à entendre des (élus) qui peuvent faire en sorte» que les États-Unis retrouvent une position «soutenable» de la dette et «que le plus tôt sera le mieux».
«Il est temps que nous ayons de nouveau cela dans notre viseur», a-t-il ajouté. «On peut dire que c’est urgent», a-t-il plaidé dans cet entretien enregistré jeudi.
En ce qui concerne la place des États-Unis dans le monde, Jerome Powell a considéré que leur interaction avec les autres nations était «extrêmement bénéfique pour notre pays».
«Depuis la Seconde Guerre mondiale, les États-Unis ont été une nation indispensable pour aider et défendre la démocratie, les accords sécuritaires, les accords économiques. (…) Il est clair que le monde veut cela», a-t-il relevé. «Cela profite tellement à notre économie d’avoir ce rôle.»
Lors de la réunion de son comité de politique monétaire (FOMC) la semaine écoulée, la Fed a maintenu ses taux et indiqué attendre d’avoir une plus grande confiance dans la baisse durable de l’inflation avant d’entamer un assouplissement monétaire.
Une position réitérée dans l’émission «60 Minutes» de CBS, où Jerome Powell a estimé de nouveau peu probable qu’une baisse soit décidée lors de la prochaine réunion en mars.
«Je pense qu’il est peu probable que ce comité atteigne le niveau de confiance à temps pour la réunion de mars», a-t-il souligné.
Concernant le contexte nécessaire à une éventuelle baisse, «il n’est pas nécessaire que ce soit meilleur que ce que nous avons vu, ni même aussi bon. Il faut simplement que ce soit bon», a-t-il indiqué .
«Le moment approche (…), basé sur nos prévisions», a-t-il voulu rassurer, précisant que la Fed devait soupeser «le risque de bouger trop tôt, face au risque de bouger trop tard».
La banque centrale américaine a maintenu le 1er février son principal taux directeur dans la fourchette de 5,25 à 5,50% dans laquelle il se trouve depuis juillet, une décision prise à l’unanimité des 12 membres votants du FOMC.
Selon Jerome Powell, le taux d’inflation devrait continuer de régresser au premier semestre et la Fed devrait de nouveau se positionner en mars concernant son objectif de taux directeurs, qui a été fixé à 4,6% à l’issue de sa réunion de décembre.
«Rien ne s’est passé dans l’intervalle qui me laisserait penser que les (membres du comité) vont changer drastiquement de prévisions», a relevé Jerome Powell.
«L’économie est forte. Le marché du travail est fort. L’inflation se réduit. Il n’y a aucune raison pour que cela ne puisse pas continuer», a-t-il relevé. «Je pense vraiment que l’économie se trouve dans une bonne place.»
L’évolution des prix PCE, mesure privilégiée par la Fed et qu’elle veut ramener à 2%, a montré une inflation sous-jacente – hors énergie et alimentation – au plus bas depuis près de trois ans, à 2,9% sur un an.
La croissance économique a été bien plus vigoureuse que prévu en 2023, s’accélérant même par rapport à 2022, à 2,5%.