Le discours de Jerome Powell à l’Economic Club de New York a été retardé après l’irruption sur la scène de manifestants du groupe Climate Defiance. (Photo: Getty Images)
Washington — L’inflation aux États-Unis reste trop élevée, a déclaré jeudi le président de la banque centrale américaine (Fed), Jerome Powell, insistant sur la nécessité d’avancer «prudemment» pour ne pas nuire à l’économie, sans exclure toutefois de relever encore les taux si nécessaire.
Jerome Powell a par ailleurs souligné que «les tensions géopolitiques sont très élevées et posent des risques importants pour l’activité économique mondiale».
Dans une rare prise de position personnelle, il a affirmé avoir «trouvé horrifiante l’attaque contre Israël, tout comme la perspective de nouvelles pertes de vies innocentes».
Le discours de Jerome Powell à l’Economic Club de New York a été retardé après l’irruption sur la scène de manifestants du groupe Climate Defiance, qui ont appelé à cesser le financement des énergies fossiles, selon les images diffusées par des médias américains.
Le président de la Fed, dans sa prise de parole, a souligné que «l’inflation est encore trop élevée, et quelques mois de bons chiffres ne sont que le début de ce qu’il faudra pour être certains que l’inflation baisse durablement vers notre objectif» de 2,0%.
Mais, a-t-il averti, «le chemin risque d’être semé d’embûches et de prendre du temps».
L’inflation est restée stable sur un an en septembre aux États-Unis, à 3,7% sur un an, selon l’indice CPI publié par le département du Travail, mais a ralenti sur un mois, pour la première fois depuis mai, apportant une touche d’optimisme.
L’indice PCE, privilégié par la Fed, sera lui publié le 27 octobre, juste avant la prochaine réunion de l’institution, les 31 octobre et 1er novembre.
«Prudence»
Jerome Powell n’a pas exclu la possibilité de relever encore les taux: «des signes supplémentaires d’une croissance durablement supérieure à la tendance, ou (…) que les tensions sur le marché du travail ne s’atténuent plus, pourraient compromettre la poursuite des progrès en matière d’inflation et justifier un nouveau resserrement de la politique monétaire», a-t-il déclaré.
Interrogé ensuite, il a précisé que selon lui, «les preuves ne montrent pas que la politique (monétaire) est aujourd’hui trop restrictive». Ce qui laisse la porte ouverte à des hausses de taux supplémentaires.
Mais il a insisté, dans son discours, sur le fait que le comité de politique monétaire (FOMC), organe de décision de la Fed, «procède avec prudence», pour juguler durablement l’inflation, sans provoquer de récession.
Pour faire ralentir l’inflation, qui avait atteint en juin 2022 son plus haut niveau depuis plus de 40 ans, la Fed a relevé ses taux à 11 reprises depuis mars 2022. Ceux-ci se trouvent désormais dans la fourchette de 5,25-5,50%, au plus haut depuis 2001.
La politique monétaire est désormais «restrictive», c’est-à-dire qu’elle «exerce une pression à la baisse sur l’activité économique et l’inflation», a précisé Jerome Powell.
Cependant, les effets de ces actions mettent du temps à être visibles dans l’économie, et cela pourrait continuer à peser, a-t-il dit.