Faites le choix d’améliorer la qualité de votre portefeuille
Philippe Leblanc|Publié le 09 avril 2021Tout nouvel investissement potentiel doit être au minimum plus attrayant que le titre que vous considérez comme le moins attrayant de votre portefeuille. (Photo: 123RF)
BLOGUE INVITÉ. Nos ressources étant limitées, que ce soit le temps disponible ou l’argent dont nous disposons, nous devons sans cesse faire des choix dans la vie. Et chacun de ces choix est généralement exclusif – nous choisirons A au détriment de B, ou vice versa, mais rarement pourrons-nous choisir les deux.
Devant une décision importante, nous devrions, à mon avis, prendre le temps de comparer les choix qui se présentent à nous de manière réfléchie et objective. Par exemple, j’ai pris l’habitude au fil des ans de me servir d’un tableau afin de m’aider à classer objectivement les divers choix s’offrant à moi ou à ma famille. Un tel tableau peut aussi servir en investissement ou en affaires. Il présente les diverses options possibles ainsi qu’une liste des critères de sélection que me paraissent importants. Je peux même attribuer divers poids aux critères de sélection en fonction de l’importance relative de chacun.
J’estime que cette manière de faire m’a bien servi par le passé en éliminant en grande partie le rôle des émotions dans le processus de sélection. Voici un exemple de tableau:
De son côté, l’investisseur est constamment bombardé de possibilités d’investissement. Les sources d’idées de placement viennent de partout: d’amis, de son courtier, des médias et particulièrement d’Internet. Comment faire son choix devant tant de possibilités?
Mon père, Guy Le Blanc, a développé le Système COTE 100 il y a près de 35 ans pour l’aider à filtrer les marchés boursiers et retenir seulement les titres qui répondaient à ses critères fondamentaux (17 critères divisés en trois catégories: santé financière, performance financière et évaluation). Le raisonnement derrière le Système COTE 100 ressemble étrangement au tableau présenté précédemment.
Il y a des milliers de sociétés inscrites en Bourse en Amérique du Nord. Il est irréaliste de penser qu’un investisseur puisse être en mesure d’étudier l’ensemble de ces titres. Mieux vaut selon moi développer son propre filtre afin de se concentrer sur un nombre limité de sociétés qui répondent à ses critères de sélection.
À l’instar de Charlie Munger, je vous suggère d’inverser le processus de sélection en commençant par l’élimination des secteurs et des types de sociétés que vous désirez éviter. Par exemple, nous faisons généralement fi des secteurs des ressources naturelles et évitons les sociétés qui ne sont pas rentables ou qui sont trop endettées.
Je vous suggère également de vous en tenir aux sociétés et aux secteurs que vous comprenez bien, de rester à l’intérieur de votre cercle de compétence.
Si vous avez fait un bon travail d’élimination, vous vous retrouverez probablement avec une poignée de titres potentiellement attrayants. C’est à ce niveau qu’un tableau d’évaluation comme celui que je vous ai présenté peut vous aider à faire un choix.
J’ajouterais toutefois un élément qui rendra les critères de sélection encore plus sévères: ce nouvel investissement potentiel devra être au minimum plus attrayant que le titre que vous considérez comme le moins attrayant de votre portefeuille. Si ce n’est pas le cas, oubliez ce titre potentiel ou classez-le parmi ceux à suivre pour investissement potentiel futur.
Les meilleurs investisseurs sont particulièrement sélectifs dans leur choix d’investissement. Dans le cadre de notre gestion, je dirais que l’on considère au bas mot 500 titres avant d’arrêter notre choix sur un qui se retrouvera dans nos portefeuilles.
En vous posant cette question: «Ce titre est-il au moins plus intéressant que le moins attrayant des titres de mon portefeuille?», vous vous assurerez d’améliorer la qualité de votre portefeuille à long terme et vous réduirez sensiblement le nombre de transactions que vous effectuerez.
C’est ainsi que «vous ferez le choix» d’améliorer la performance de votre portefeuille à long terme.
Philippe Le Blanc, CFA, MBA
Chef des placements, COTE 100