FedEx a déposé lundi une poursuite judiciaire contre le gouvernement américain.
FedEx a déposé lundi une poursuite judiciaire contre le gouvernement américain. L’entreprise spécialisée dans le transport de fret estime qu’elle ne devrait pas être tenue responsable si des produits visés par des sanctions américaines étaient livrés « par inadvertance ».
Washington avait exigé que le transporteur contrôle chaque colis susceptible d’enfreindre les lois instaurées par l’administration Trump contre les exportations chinoises.
Dans la plainte déposée à Washington, FedEx juge qu’elle ne devrait pas être contrainte de faire respecter les interdictions imposées par le gouvernement. « Les restrictions sur les exportations [chinoises] mandatent FedEx d’examiner le contenu de millions de colis quotidiennement, malgré que la tâche soit presque impossible sur le plan logistique, économique, et dans plusieurs des cas légal » a déclaré l’entreprise dans sa requête.
Le département de commerce américain, qui est visé par cette plainte, dit « ne pas encore avoir examiné la plainte, mais se dit impatient de défendre le rôle de l’administration dans la protection de la sécurité nationale des États-Unis ».
La plainte survient alors que FedEx fait l’objet d’une enquête du gouvernement chinois qui lui reproche de détourner des colis contenant des produits de l’entreprise de télécommunications Huawei. Un colis contenant un téléphone Huawei, à destination des États-Unis, a récemment été retourné à l’expéditeur en Grande-Bretagne. FedEx a qualifié l’incident d’« erreur opérationnelle ».
Guerre commerciale et listes noires
La plainte du géant du transport est une conséquence des tensions récentes entre les deux plus grandes puissances économiques. Le gouvernement américain s’est engagé depuis maintenant un an dans une guerre commerciale contre la Chine, principalement pour des raisons de droits de douanes et de « cyber-sécurité ».
Les États-Unis ont établi une « liste d’entité » contenant les personnes et organisations soupçonnées de constituer un risque pour le pays. Huawei a été rajoutée à la liste en mai, ce qui a poussé le gouvernement chinois à répliquer en créant une « liste d’entités non fiables » dans laquelle pourrait se retrouver FedEx sous peu, selon le Global Times.
FedEx menacée
Dans une tentative d’éviter cette action dont la seule rumeur a fait reculer son titre de 2,7% lundi, et après avoir été accusée par Huawei d’agir sur une base de « vendetta », FedEx s’est engagée publiquement à livrer tous les produits fabriqués par Huawei à des adresses autres que celles de l’entreprise chinoise et de ses filiales qui se trouvent sur la « liste noire » du département de sécurité américain.
Le titre de l’entreprise continue de perdre de la valeur quelques heures avant la publication des résultats trimestriels de l’entreprise, attendue à 17h mardi. Vers midi, l’action s’était dépréciée de 2,75%.
— Les Affaires, avec CNBC