Cinq des six régions métropolitaines de recensement (RMR) de la province ont enregistré des baisses. (Photo: 123RF)
L’objectif de rattraper le retard de 100 000 habitations au Québec pour rééquilibrer l’offre et la demande résidentielle semble s’éloigner à vue d’œil. Le nombre de mises en chantier a fortement reculé en septembre dans la province, accusant une baisse de 31%.
Selon les données de la Société canadienne d’hypothèques et logement (SCHL) transmises par l’Association des professionnels de la construction et de l’habitation du Québec (APCHQ), il s’est démarré 3693 habitations le mois dernier, soit 1667 de moins qu’en septembre 2021.
Pour ce qui est des données désaisonnalisées et annualisées (DDA), qui permettent de comparer des mois consécutifs, les mises en chantier au Québec pour le mois de septembre 2022 se sont élevées à 39 816, comparativement à 47 841 en août. Il s’agit d’une diminution de 17%.
Grands centres
L’APCHQ souligne, dans son communiqué, que le recul des mises en chantier en septembre est généralisé. Cinq des six régions métropolitaines de recensement (RMR) de la province ont enregistré des baisses. La diminution la plus importante (-74%) est survenue dans la RMR de Gatineau avec 157 mises en chantier de moins. De forts replis sont aussi observés du côté des RMR de Trois-Rivières (-49%), de Sherbrooke (-42%), de Québec (-39%) et de Montréal (-27%).
La RMR de Saguenay (+110%) et les petits centres urbains de 10 000 à 99 999 habitants (+8%) sont les seules exceptions.
«Le repli de la construction résidentielle en septembre est en grande partie attribuable au segment locatif qui accapare la part du lion des nouvelles unités depuis plusieurs années, note le directeur du Service économique de l’APCHQ, Paul Cardinal. Or, la hausse rapide des taux d’intérêt mine la rentabilité de certains nouveaux projets locatifs qui, par conséquent, sont reportés à plus tard ou abandonnés.»
Rappelons que l’APCHQ estime que le Québec aurait besoin de construire 100 000 habitations supplémentaires pour que l’équilibre revienne sur le marché résidentiel.
L’organisme estime toutefois qu’en plus de l’augmentation des taux d’intérêt, la pénurie de main-d’œuvre et le coût des matériaux sont des obstacles à la croissance de la cadence dans le secteur de la construction résidentielle.