Forte réduction en trois ans et demi du recours au télétravail
La Presse Canadienne|Publié le 18 janvier 2024L’augmentation du travail à domicile a probablement réduit les émissions de gaz à effet de serre provenant du transport. (Photo: 123RF)
Ottawa — Le pourcentage de travailleurs canadiens ayant passé la plupart de leurs heures de travail au domicile a considérablement diminué entre le début de la crise de la COVID-19 et le mois de novembre dernier, selon Statistique Canada.
L’agence fédérale précise dans un communiqué dévoilé jeudi que ce pourcentage est passé d’environ 40% en avril 2020 à 20% il y a deux mois.
À titre de comparaison avec une période prépandémique, Statistique Canada rapporte qu’approximativement 7% des Canadiens ont travaillé la plupart de leurs heures à domicile en mai 2016.
Le communiqué de Statistique Canada signale que l’augmentation du télétravail a pu avoir des répercussions importantes sur de nombreux aspects de l’économie et de la société au Canada. L’agence cite par exemple le marché du logement, la location de locaux à bureaux et l’activité économique dans les centres-villes, la productivité, la croissance des salaires, le roulement des travailleurs, la conciliation travail-famille, la garde des enfants, le transport en commun et les émissions de gaz à effet de serre.
D’ailleurs, le communiqué affirme que la hausse du télétravail a entraîné une baisse de l’utilisation des transports en commun, exerçant des pressions financières sur les réseaux de transport urbains. Pendant que le recours au télétravail est passé d’environ 7% en janvier 2020, juste avant l’éclatement de la pandémie, à environ 40% en avril 2020 et que des décrets ordonnant de rester à domicile ont été adoptés, le nombre de déplacements de passagers dans les réseaux de transport urbains a diminué pour passer de 163,9 millions à 25,7 millions au cours de la même période.
L’agence fédérale ajoute que la progression du travail à domicile pourrait aussi avoir fait reculer l’utilisation du transport en commun indirectement en entraînant une baisse du temps de navettage et de la circulation routière, ce qui a incité certaines personnes ne travaillant pas à domicile à délaisser le transport en commun pour se déplacer en voiture.
En revanche, l’augmentation du travail à domicile a probablement réduit les émissions de gaz à effet de serre provenant du transport, une source majeure de pollution au Canada. Une étude récente de Statistique Canada a permis d’estimer que si tous les Canadiens dont le travail pouvait être effectué à domicile en 2015 et qui ont travaillé sur place cette année-là avaient commencé à travailler exclusivement à domicile, les émissions de gaz à effet de serre provenant du transport auraient pu diminuer de 9,5 mégatonnes d’équivalent dioxyde de carbone par année. Cela représente 12% des émissions directes de gaz à effet de serre des ménages attribuables au transport en 2015.
L’agence ajoute que puisque les Canadiens ne travaillent pas tous exclusivement à domicile à l’heure actuelle, la diminution des émissions directes de gaz à effet de serre provenant du transport des ménages est vraisemblablement inférieure à 12% sur une base annuelle.