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Foutu masque!

Olivier Schmouker|Édition de la mi‑septembre 2020

Q. - «Je dois porter le masque au travail, et j'ai horreur de ça : j'ai l'impression que les autres ne voient plus...

MAUDITE JOB! Vos interrogations. Les solutions d’Olivier Schmouker.

Q. – «Je dois porter le masque au travail, et j’ai horreur de ça : j’ai l’impression que les autres ne voient plus mes émotions, que la communication n’est plus pareille. Je me sens isolée, c’est un enfer quotidien…» – Manon

R. – Chère Manon, il est vrai que la communication passe moins bien à cause du masque. Une récente étude du psychologue allemand Claus-Christian Carbon montre en effet que la reconnaissance des émotions telles que la colère, le dégoût, la joie et la tristesse est «fortement réduite» par le port d’un masque couvrant 60 % de notre visage. Cela étant, une nuance s’impose : nombre de nos émotions passent, en vérité, par nos yeux. L’étude souligne d’ailleurs que les visages exprimant la peur, l’ennui ou encore la neutralité – des émotions surtout véhiculées par les yeux – ne sont pas vraiment affectés par un masque.

De vous à moi, ne dit-on pas que les vrais sourires passent par le regard ? Que les yeux sont le miroir de l’âme ? En conséquence, vous comme moi, nous gagnerions sûrement à apprendre à mieux communiquer avec nos yeux, à chercher le regard d’autrui pour mieux échanger avec lui. Qui sait ? Peut-être cela nous ouvrira-t-il de tout nouveaux horizons au travail…

L’angoisse de la reconversion ?

Q. – «L’été est terminé, c’est la rentrée et je me sens désespérée : je crois que je n’aime plus mon métier. Ce n’est pas le boss ni les collègues, mais mon quotidien au travail, qui ne me fait plus «triper». Il est peut-être temps de songer à me reconvertir, mais la simple idée d’un tel bouleversement dans ma vie me fait peur. Que faire ?» – Jade

R. – Chère Jade, votre réaction est normale, il est naturel d’angoisser à l’orée d’un changement professionnel, surtout si celui-ci s’annonce majeur. C’est là notre salutaire peur de l’inconnu, celle qui nous évite souvent de mettre le pied dans un piège. Cela dit, la peur ne doit jamais dicter vos décisions : vous sentez au plus profond de vous-même que l’heure est venue de changer, alors écoutez-vous et foncez en toute sérénité !

Comment ? Dans un premier temps, identifiez le changement désiré, en suivant le conseil de la coach française Hélène Picot, spécialisée en reconversion et inventrice de la méthode «Rêvez, osez, foncez : trois mois pour trouver sa voie» : «Cherchez ce qui vous fait plaisir, ce qui vous met en joie, ce qui vous fait vibrer», note-t-elle dans une chronique. L’objectif de cette réflexion est de ne s’imposer aucune limite, aucun frein. Par exemple, ne vous dites pas : «Ce que j’aime, c’est la photo, mais ça ne paye pas, photographe.» Songez plutôt à ce qui vous plait dans la photographie, à ses côtés épanouissants pour vous (créativité, rencontre d’autrui…). Bref, rêvez d’une autre vie professionnelle, une vie axée sur le plaisir, en ayant en tête la phrase d’Hélène Picot qui veut que «la joie est le terreau d’une vie épanouie».

Dans un deuxième temps, identifiez vos superpouvoirs. Dans son livre Power Patate, la spécialiste de la psychologie positive Florence Servan-Schreiber montre que chacun de nous a des superpouvoirs – curiosité, bienveillance… – qui «donnent meilleur goût à notre quotidien», et qu’il nous appartient de les libérer dans le cadre du travail.

En conséquence, Jade, il vous faut voir ce que votre nouveau métier vous permettrait d’exprimer comme superpouvoirs. À partir du moment où votre quotidien deviendrait ainsi «magique», n’hésitez plus une seconde, franchissez le pas vers votre toute nouvelle liberté professionnelle ! Car soyez assurée que «vous aurez alors force et énergie» pour concrétiser votre rêve, comme le soutient Florence Servan-Schreiber.

En passant, l’actrice française Karin Viard a dit dans un des épisodes de la télésérie Les Feux de la rampe : «Il faut oser d’abord, doser ensuite.»