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François Legault souhaite la construction de nouveaux barrages

La Presse Canadienne|Publié le 06 septembre 2022

François Legault souhaite la construction de nouveaux barrages

Il est indéniable que nous devrons ajouter d’importantes nouvelles capacités de production électrique dans les prochaines décennies, a affirmé le chef caquiste François Legault devant des gens d’affaires à Bécancour. (Photo: La Presse Canadienne)

Trois-Rivières — Un gouvernement de la Coalition avenir Québec (CAQ) exhorterait Hydro-Québec à étudier la possibilité de construire de nouveaux barrages pour arriver à des propositions concrètes «dans les prochains mois».

«Ça va nous prendre beaucoup d’électricité pour remplacer les hydrocarbures», a soutenu mardi le chef caquiste François Legault devant un parterre de gens d’affaires à Bécancour.

«Hydro-Québec produit autour de 200 térawattheures par année. Pour être à zéro GES en 2050, on va en avoir besoin de 100 de plus, […] donc une moitié d’Hydro-Québec de plus. C’est énorme», a-t-il illustré.

«Honnêtement, c’est le projet qui m’excite le plus. Ça me fait entre autres rester en politique», a-t-il nommé.

Plus tard en mêlée de presse, M. Legault s’est refusé à dire combien de barrages il souhaitait construire, et où ils seraient situés précisément: «ce sera à Hydro-Québec d’évaluer les meilleurs emplacements.»

Chose certaine, la société d’État devra lancer ses études le plus tôt possible ; la conception et la construction d’un barrage peuvent prendre jusqu’à 15 ans, a-t-il souligné.

«On va essayer de raccourcir ça. Moi, je trouve ça trop long, 15 ans», a déclaré le premier ministre sortant, en précisant vouloir travailler «en partenariat avec les communautés autochtones concernées».

Ce nouvel engagement de François Legault a fait bondir le co-porte-parole de Québec solidaire (QS), Gabriel Nadeau-Dubois, qui accuse le chef caquiste d’«improviser» et de «pelleter le problème par en avant».

«J’aimerais ça qu’on demande à M. Legault quelles rivières il veut harnacher pour faire ses barrages, a raillé M. Nadeau-Dubois. François Legault envoie la facture aux générations futures.»

Le Parti libéral du Québec (PLQ) écarte également l’idée de construire de nouveaux barrages. Dominique Anglade mise plutôt sur le développement de l’hydrogène vert, ainsi que sur les énergies éoliennes et solaires.

«François Legault joue dans un film en noir et blanc, alors que la réalité est en couleurs», a-t-elle déclaré, lors d’une conférence de presse à Drummondville.

De son côté, le Parti québécois (PQ) n’a pas fermé la porte, mardi, à la construction de nouveaux barrages au Québec. Cependant, son chef, Paul St-Pierre Plamondon, juge que M. Legault «brûle» des étapes.

«La première étape est de s’assurer […] qu’on fait tout en notre possible pour […] l’efficacité énergétique», a déclaré M. St-Pierre Plamondon, ce à quoi M. Legault a répondu qu ’il irait en chercher huit térawattheures.

En octobre 2021, la PDG d’Hydro-Québec, Sophie Brochu, avait affirmé n’avoir aucune intention de construire des barrages «dans un avenir prévisible». Elle n’était pas présente au dîner-conférence de la CAQ.

Énergie éolienne, bornes de recharge et batteries

De plus, François Legault mandatait Hydro-Québec de développer 3000 mégawatts d’énergie éolienne.

Il promet également de tripler le nombre de bornes de recharge de niveau 2, et de doubler le nombre de bornes de recharge rapide pour les propriétaires de véhicules électriques.

Enfin, pour poursuivre le déploiement de la filière batterie au Québec, un gouvernement de la CAQ créerait un Centre intégré sur les batteries électriques en Mauricie.

Rappelons que la CAQ s’est engagée à réduire les émissions de GES de la province de 37,5% par rapport au niveau de 1990 d’ici 2030. Le PLQ et le PQ se sont donné une cible de 45%, tandis que QS est à 55%.

Le Parti conservateur du Québec (PCQ) n’a pour sa part aucun objectif de réduction de GES.

3e lien: plusieurs «ne connaissent pas le dossier»

Par ailleurs, M. Legault a de nouveau été interrogé sur sa déclaration selon laquelle les Montréalais devaient cesser de «regarder de haut» les gens de Québec et Lévis en faveur d’un troisième lien.

Le chef caquiste avait d’abord tenu ces propositions dimanche soir, avant de les répéter en conférence de presse le lendemain. Il avait plus tard précisé que les Montréalais en question étaient des gens qu’il connaissait.

Mardi, il a laissé entendre que l’enjeu du troisième était local et ne concernait que les gens de l’est du Québec.

«Écoutez, le besoin est local, a-t-il dit. J’entends des personnes entre autres de Montréal critiquer le troisième lien, et quand je creuse un peu, je vois qu’ils ne connaissent pas le dossier.»

Le troisième lien est un projet de construction d’autoroute sous le fleuve Saint-Laurent, dont les coûts de réalisation, évalués à 6,5 milliards de dollars, seront assumés par l’ensemble des contribuables québécois.