Son chiffre d’affaires augmentant de 26% au troisième trimestre, à 13,61 milliards. (Photo: 123RF)
New York — La firme américaine Goldman Sachs a vu son bénéfice net bondir de 63% au troisième trimestre grâce à la forte activité de ses banquiers d’affaires auprès des entreprises mais son PDG reste sur ses gardes pour la suite.
«D’une manière générale, l’environnement actuel pour nos opérations repose sur des fondamentaux solides», a expliqué David Solomon lors d’une conférence téléphonique vendredi.
«Les politiques budgétaires et monétaires restent accommodantes, les marchés actions sont près de niveaux record, et le taux de vaccination contre le Covid continue de grimper dans le monde», a-t-il souligné.
Mais plusieurs facteurs restent sources d’incertitude, à commencer par « la trajectoire de l’inflation, en particulier sur les salaires à court terme », et le variant Delta.
Les débats en cours à Washington sur un grand plan d’infrastructures, le plafond de la dette et la hausse des impôts ne sont pas résolus, remarque également M. Solomon. Et la relation entre les États-Unis et la Chine «reste compliquée».
«Pris ensemble, ces éléments peuvent peser sur la croissance», a-t-il avancé.
La banque a en tout cas profité au troisième trimestre de la reprise économique, son chiffre d’affaires augmentant de 26% au troisième trimestre, à 13,61 milliards de $US, dépassant largement les prévisions des analystes (11,67 milliards).
Il a été tiré par les revenus générés par la division de banque d’investissement, qui se sont envolés de 88%.
De nombreuses entreprises ont en effet repris confiance avec le redémarrage économique et s’empressent de mener des opérations de rachat ou de rapprochement, d’emprunter de l’argent ou de lever les fonds sur les marchés, sollicitant pour ce faire les conseils des banquiers d’affaires.
Les courtiers de Goldman Sachs sont aussi restés actifs, les revenus tirés des activités de marchés augmentant de 23% sur la période.
Le courtage des matières premières, obligations et devises a stagné mais celui des actions s’est envolé de 51%, le mois de septembre ayant été particulièrement volatil sur les marchés financiers.
Le chiffre d’affaires de l’activité de gestion d’actifs a de son côté reculé de 18%, lesté principalement par les pertes liées aux investissements dans les entreprises cotées.
La division consacrée aux particuliers et à la gestion de fortune a vu ses revenus augmenter de 35%.
Goldman Sachs a dégagé au total un bénéfice net de 5,28 milliards de $US. Ajusté par action et hors éléments exceptionnels, le critère de référence à Wall Street, il s’est affiché à 14,93 $US, soit bien plus que les 10,11 $US attendus par les analystes.
L’action de la banque prenait près de 2,5% à la mi-séance à Wall Street.
La banque américaine, qui avait commencé à réduire les sommes mises de côté au début de la pandémie pour faire face à d’éventuels défauts de paiement de ses clients, s’est refait un coussin financier.
Elle a provisionné 175 millions de $US sur le trimestre pour s’ajuster notamment au fait que la banque étend son activité de cartes de crédit et doit en conséquence se couvrir plus au cas où ses nouveaux clients ne remboursent pas leurs dettes.
Goldman Sachs a aussi indiqué que ses effectifs avaient augmenté de 5% par rapport à fin juin, reflet de l’embauche des nouveaux diplômés.