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Goodfood a des difficultés financières

La Presse Canadienne|Publié le 14 octobre 2022

Goodfood a des difficultés financières

Le titre de Goodfood continue de s'enliser. (Photo: courtoisie)

Marché Goodfood met au rancart ses visées dans la livraison rapide d’épicerie tandis que la société montréalaise se trouve dans une posture financière difficile.

Le spécialiste des mets prêts à cuisiner a annoncé, vendredi, qu’il met fin à son service de livraison rapide en 30 minutes.

«Les investissements continus en matière d’exploitation qui seraient requis pour que les livraisons en 30 minutes atteignent un niveau de rentabilité attrayant nécessiteraient des dépenses en immobilisations additionnelles considérables et une hausse significative des charges d’exploitation», explique la direction dans un communiqué.

La décision entraîne la fermeture des huit micro-centres de distribution de l’entreprise à Montréal, Toronto et Ottawa.

Le changement de cap stratégique entraînera une charge d’entre 45 millions de dollars (M$) et 50M$ au quatrième trimestre.

L’annonce est «surprenante» et «abrupte», réagit l’analyste financier Luke Hannan, de Canaccord Genuity. «Compte tenu des commentaires de la société qui faisait de la livraison rapide la pièce centrale de sa stratégie, la confiance des investisseurs en la capacité de la direction d’exécuter son plan risque de s’éroder. L’action sera sur le banc de pénalité pour un avenir prévisible.»

Au début du mois de janvier, le président et chef de la direction, Jonathan Ferrari, avait dit qu’il était très optimiste quant au potentiel de la livraison rapide, lors d’une entrevue à La Presse Canadienne. «On fait un peu ce qu’ont fait les pizzerias avec la livraison en 30 minutes à un prix abordable, donnait-il en exemple. On a un avantage sur les épiciers traditionnels avec nos micro-centres. Ils ont des loyers moins élevés, on est plus près de nos clients et on peut livrer plus rapidement et efficacement.»

M. Ferrari prévoyait que les micro-centres lui permettraient d’ajouter pour l’équivalent de 1 milliard $ en capacité d’ici la fin de l’exercice 2025 avec «aussi peu» que 40M$ en investissement.

Conditions de crédit

L’entreprise a aussi indiqué qu’il ne lui restait que 38M$ dans ses coffres. De plus, la société a manqué un engagement financier au cours de l’été et elle tente de renégocier certaines conditions avec ses créanciers.

«Rien ne garantit qu’un tel arrangement sera mis en place et qu’il le sera en temps opportun, et aucune garantie ne peut être donnée quant aux modalités d’un tel arrangement», précise l’entreprise.

Le contexte est plus difficile pour Goodfood qui avait profité du fait que les gens mangeaient davantage à la maison durant la pandémie. La reprise des activités à l’extérieur survient en même temps qu’une montée de l’inflation qui rend les ménages plus sensibles au prix de la nourriture. En juillet, ses ventes du troisième trimestre, terminé le 4 juin, avaient décliné de 38% à 67M$.

Pour le quatrième trimestre, terminé le 3 septembre, la direction anticipe des ventes nettes d’entre 50 et 51M$ et une perte ajustée avant intérêt, impôt et amortissement de 2 à 4M$.

L’action de Goodfood chutaitde 17 cents, ou 23,4%, à 59centsà la fermeture de la Bourse de Toronto. Le titre a perdu près de 95% depuis son sommet de décembre 2020.