Grève: Legault demande aux enseignants de penser aux enfants
La Presse Canadienne|Publié le 01 Décembre 2023Le premier ministre François Legault a précisé qu'il n'envisageait pas d'utiliser une loi spéciale pour forcer le retour au travail des profs, préférant les implorer de «penser aux enfants». (Photo: La Presse Canadienne)
Québec — La Fédération autonome de l’enseignement (FAE) dit rejeter le «chantage émotif» du premier ministre François Legault.
«M. Legault, les profs de la FAE rejettent le chantage émotif. Ce qui fait mal à l’école publique, c’est la détérioration du système qui s’est exacerbée depuis que vous êtes au pouvoir», a réagi le syndicat sur les réseaux sociaux.
Vendredi matin, avant de se rendre à la période des questions, M. Legault avait demandé aux enseignants d’arrêter la grève pour le bien des enfants.
Quelque 66 000 enseignants de la FAE sont en grève générale illimitée depuis le 23 novembre dernier. Des représentants des syndicats affiliés à la FAE sont réunis vendredi pour évaluer l’état de la négociation avec Québec et soupeser leurs options.
«Ce qui se passe actuellement, c’est mauvais pour nos enfants, a plaidé le premier ministre Legault en mêlée de presse à l’Assemblée nationale. J’ai de la misère à vivre avec le fait qu’on a des enfants qui ne sont pas à l’école.»
Il a prié les enseignants d’abandonner leur moyen de pression, affirmant s’être déjà engagé à bonifier l’offre salariale et ajouter des aides à la classe.
M. Legault a affirmé qu’il ne pouvait accéder à la demande principale des syndicats d’enseignement, soit de réduire la taille des classes, car «on n’a pas assez d’enseignants pour faire ça».
«Ce qu’on propose en échange, c’est d’ajouter une deuxième personne dans les classes», a-t-il dit.
Pas de loi spéciale
Le premier ministre a précisé qu’il n’envisageait pas d’utiliser une loi spéciale pour forcer le retour au travail des profs, préférant les implorer de «penser aux enfants».
«On ne peut pas faire mal à nos enfants, c’est ce qu’on a de plus précieux, a-t-il déclaré. On doit arrêter cette grève, ça va nuire à la réussite de nos enfants. Il y a eu déjà la pandémie, donc il faut arrêter ça, là, s’il vous plaît.»
Outre la FAE, la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), qui représente 95 000 autres enseignants des niveaux primaire et secondaire et fait partie du front commun, est censée débrayer du 8 au 14 décembre prochain.
Vendredi, M. Legault a également interpellé les infirmières pour leur demander plus de «flexibilité».
Il a donné l’exemple des primes que le gouvernement souhaite octroyer à des infirmières «à certains endroits, parce qu’il nous en manque».
«Les syndicats, ce qu’ils nous disent, c’est: « Non, si vous donnez des primes, il faut les donner mur à mur, même aux infirmières dans les endroits où on n’a pas de problème de recrutement ». Ça n’a pas de bon sens. Il faut revenir à l’ABC de la bonne gestion», a-t-il insisté.
Par Caroline Plante, La Presse Canadienne