Grève surprise: des centaines de travailleurs de l’hôtellerie descendent dans la rue
La Presse Canadienne|Mis à jour le 29 juillet 2024La grève a débuté à 11h dimanche pour l’hôtel Le Reine Elizabeth et à 12h pour les hôtels Marriott Château Champlain et Bonaventure. (Photo: Christinne Muschi La Presse Canadienne)
Près de 1000 travailleurs des hôtels Le Reine Elizabeth, Marriott Château Champlain et Bonaventure à Montréal ont déclenché une grève surprise d’une durée de 24 heures dimanche, mais lundi après-midi, deux des trois établissements auraient mis leurs employés en lock-out.
Lundi matin, des centaines de travailleurs de l’hôtellerie se sont réunis devant le Marriott Château Champlain au centre-ville.
«Ces hôtels font des profits faramineux qui doivent se transformer en augmentation de salaire pour que vous ayez votre juste part!» a lancé la secrétaire générale de la CSN, Nathalie Arguin, aux travailleurs qui manifestaient bruyamment avec des clochettes, des sifflets et des trompettes.
Après quelques discours, les employés d’hôtels, escortés par plusieurs véhicules de police, se sont déplacés vers Le Reine Elizabeth et le Bonaventure pour manifester.
Les employés devaient retourner au travail en après-midi, mais en milieu de journée, la CSN a annoncé que les hôtels Marriott Château Champlain et Bonaventure «mettent leurs employé-es en lock-out jusqu’à demain 6h».
La grève avait débuté à 11 h dimanche à l’hôtel Le Reine Elizabeth et à 12 h dans les deux autres établissements.
Cette grève est le troisième débrayage de la 11e ronde de négociation coordonnée de l’hôtellerie CSN. Ce sont 30 hôtels représentant 3500 employés qui participent aux négociations.
Une quinzaine de ces 30 hôtels ont voté un mandat de 120 heures de grèves qu’ils peuvent déclencher au moment opportun.
«L’objectif étant aussi de conserver une banque de 24 heures de grève, pour qu’éventuellement, il y ait un débrayage commun de l’ensemble des hôtels ayant obtenu le droit de grève. Ça devrait se situer quelque part au début du mois d’août», a expliqué Michel Valiquette, responsable du secteur de l’hôtellerie et trésorier de la Fédération du commerce de la CSN.
Les travailleurs demandent notamment une hausse salariale de 36% sur quatre ans.
«On demande un rattrapage salarial pour la première année et je rappelle qu’il y a eu 8% d’augmentation au cours des quatre dernières années, donc c’est loin de l’indice des prix à la consommation. Seulement que pour l’année 2022, l’indice des prix à la consommation (IPC) était supérieur à ça», a indiqué Michel Valiquette, ajoutant que «les hôteliers ont profité largement de la hausse des prix de l’inflation pour hausser le tarif des chambres beaucoup plus que l’IPC».
Les syndiqués demandent aussi à avoir trois semaines de vacances dès la première année de service, pour attirer de la nouvelle main-d’œuvre.
Ils veulent également que les employeurs contribuent au régime d’assurance collective et demandent un meilleur encadrement de la formation pour la relève.
Briseurs de grève
Le responsable du secteur de l’hôtellerie et trésorier de la Fédération du commerce de la CSN soutient que l’hôtel Le Reine Elizabeth a illégalement fait travailler des briseurs de grève lors de la journée de débrayage de la semaine dernière.
«On n’acceptera pas que les hôteliers utilisent des briseurs de grève pour remplacer les travailleurs qui sont en grève» et «on va être entendus rapidement par le Tribunal administratif du travail et on continue de cumuler des preuves», a affirmé Michel Valiquette lundi matin.
Lundi après-midi, l’hôtel Le Reine Elizabeth n’avait pas encore réagi à ces accusations.
Stéphane Blais