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Hausse des pesticides dans les aliments: Santé Canada recule

La Presse Canadienne|Publié le 05 août 2021

Hausse des pesticides dans les aliments: Santé Canada recule

(Photo: Darryl Dyck pour La Presse Canadienne)

Après avoir soulevé un tollé en envisageant d’autoriser la hausse de résidus de certains pesticides dans plusieurs denrées alimentaires, le gouvernement fédéral fait marche arrière.

Dans un communiqué publié mercredi en fin d’après-midi, Santé Canada indique qu’elle «suspend les augmentations des limites maximales de résidus (LMR) qui ont été proposées, y compris pour le glyphosate», précisant «qu’aucune augmentation des LMR n’aura lieu avant au moins le printemps 2022».

La ministre de la Santé,  Patty Hajdu, la ministre de l’Agriculture et de l’Agroalimentaire, Marie-Claude Bibeau, et le ministre de l’Environnement et du Changement climatique, Jonathan Wilkinson, ont également annoncé qu’Ottawa entamera bientôt des consultations au sujet de certaines dispositions de la Loi sur les produits antiparasitaires afin «d’examiner, entre autres, des moyens d’accroître la transparence et d’équilibrer le processus de demande d’approbation des pesticides au Canada». 

Dans le communiqué publié par Santé Canada, Ottawa a aussi annoncé un investissement de plus de 50 millions de dollars dans l’Agence de réglementation de la lutte antiparasitaire (ARLA) et la recherche sur la lutte antiparasitaire d’Agriculture et Agroalimentaire Canada. 

Le financement servira notamment à améliorer «la disponibilité de données indépendantes pour appuyer davantage les décisions d’examen des pesticides».

« Les Canadiens sont en droit de s’attendre à ce que le gouvernement fasse preuve de transparence dans toute décision concernant l’utilisation des pesticides» a déclaré la ministre Hajdu, ajoutant que les décisions annoncées mercredi donneront à Santé Canada «plus d’outils pour s’assurer que les pesticides utilisés au Canada sont sûrs et durables, en fonction des plus récentes données probantes disponibles».

 

Une demande de Bayer

Récemment, l’Agence de réglementation de la lutte antiparasitaire (ARLA) de Santé Canada a suggéré d’augmenter les limites maximales des résidus (LMR) de glyphosate pouvant rester sur certains aliments comme les noix et les légumineuses. 

La proposition découlait d’une demande de l’entreprise Bayer, propriétaire de Monsanto, producteur de l’herbicide Roundup contenant du glyphosate.

L’ARLA étudiait également une demande de la compagnie Syngenta pour augmenter la présence de traces de pesticides sur certains petits fruits, une information révélée il y a une semaine par Radio−Canada. 

Ces deux propositions ont soulevé une levée de boucliers. L’Ordre des chimistes du Québec, l’Association des biologistes du Québec, l’Association des microbiologistes du Québec, l’Association canadienne des médecins pour l’environnement, mais aussi plusieurs citoyens et différentes organisations non gouvernementales avaient vivement réagi à la proposition de Santé Canada.

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Des politiciens avaient également dénoncé la décision d’Ottawa de rehausser les seuils tolérés de glyphosate.

«Pour qui travaille Ottawa?», avait notamment demandé le chef du Bloc québécois, Yves-François Blanchet, sur les réseaux sociaux.