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Henry Kissinger est mort à l’âge de 100 ans

AFP|Mis à jour le 16 avril 2024

Henry Kissinger est mort à l’âge de 100 ans

L'ancien diplomate américain Henry Kissinger (Photo: Getty Images)

Henry Kissinger, grande figure de la diplomatie américaine aux facettes parfois controversées, qui fut secrétaire d’État sous Richard Nixon et Gerald Ford, est mort à l’âge de 100 ans, a annoncé mercredi son organisation dans un communiqué.

Acteur incontournable de la diplomatie mondiale pendant la guerre froide, Henry Kissinger « est mort aujourd’hui dans sa maison du Connecticut », a indiqué cette même source, sans préciser la raison du décès.

Né en 1923 en Allemagne, ce petit homme à la voix rocailleuse et au fort accent allemand est resté célèbre et une voix influente durant des décennies après avoir quitté ses responsabilités dans les affaires internationales.

Initiant le rapprochement avec Moscou et Pékin dans les années 1970, ce lauréat du prix Nobel de la paix a aussi vu son image ternie par des pages sombres de l’histoire des États-Unis, comme le soutien au coup d’État de 1973 au Chili ou l’invasion du Timor oriental en 1975 et, bien sûr, la guerre du Vietnam.

 

5 faits d’armes

Henry Kissinger s’est rendu secrètement à Pékin en juillet 1971 afin de nouer des liens avec la Chine communiste, ouvrant la voie à la visite historique du président Richard Nixon à Pékin en 1972.
Cette main tendue à la Chine a mis fin à l’isolement du géant asiatique et contribué à la montée en puissance de Pékin, d’abord économique, sur la scène mondiale.
Vietnam et Nobel
Henry Kissinger a mené, dans le plus grand secret et parallèlement aux bombardements de Hanoï, des négociations avec Le Duc Tho pour mettre fin à la guerre du Vietnam.
La signature d’un cessez-le-feu lui a valu le prix Nobel de la paix avec le Nord-Vietnamien en 1973 que ce dernier refuse arguant que la trêve négociée n’était pas respectée.
Kissinger lui n’ose pas se rendre à Oslo, de peur de manifestations, et s’y fait remplacer par l’ambassadeur américain.
Le soutien aux dictatures
Les détracteurs de Kissinger pointent son soutien aux coups d’État en Amérique latine, au nom de la lutte contre le communisme, et tout particulièrement au Chili où les États-Unis aident à porter au pouvoir le dictateur Augusto Pinochet après le suicide de Salvador Allende, en 1973.
Les invasions
La défense de l’intérêt général des États-Unis l’amène aussi à soutenir, plus ou moins tacitement, plusieurs invasions à l’époque. Ainsi de son soutien au président indonésien Suharto dont l’invasion du Timor oriental a entraîné 200 000 morts en 1975.
C’est aussi le cas pour la Turquie qui a saisi en 1974 un tiers du territoire de Chypre et la conduite d’opérations de déstabilisation lors de la guerre civile en Angola.
Le Proche-Orient
Henry Kissinger a consacré une bonne partie de son temps au Moyen-Orient, organisant notamment un pont aérien massif, l’opération Nickel Grass, pour ravitailler l’allié israélien en armes après l’attaque-surprise de pays arabes lors de la fête juive de Yom Kippour en 1973.
Il y inaugure ensuite la « diplomatie de la navette » négociant avec Israël, la Syrie et l’Égypte, qui deviendra un allié clé sortant de la sphère d’influence de Moscou.

Voici cinq faits d’armes de ce diplomate hors pair, mais aussi décrié, qui a été conseiller à la sécurité nationale et secrétaire d’État sous les présidents Richard Nixon et Gerald Ford de 1969 à 1977.

 

Dégel avec la Chine

Henry Kissinger s’est rendu secrètement à Pékin en juillet 1971 afin de nouer des liens avec la Chine communiste, ouvrant la voie à la visite historique du président Richard Nixon à Pékin en 1972.

Cette main tendue à la Chine a mis fin à l’isolement du géant asiatique et contribué à la montée en puissance de Pékin, d’abord économique, sur la scène mondiale.

 

Vietnam et Nobel

Henry Kissinger a mené, dans le plus grand secret et parallèlement aux bombardements de Hanoï, des négociations avec Le Duc Tho pour mettre fin à la guerre du Vietnam.

La signature d’un cessez-le-feu lui a valu le prix Nobel de la paix avec le Nord-Vietnamien en 1973 que ce dernier refuse arguant que la trêve négociée n’était pas respectée.

Kissinger lui n’ose pas se rendre à Oslo, de peur de manifestations, et s’y fait remplacer par l’ambassadeur américain.

 

Le soutien aux dictatures

Les détracteurs de Kissinger pointent son soutien aux coups d’État en Amérique latine, au nom de la lutte contre le communisme, et tout particulièrement au Chili où les États-Unis aident à porter au pouvoir le dictateur Augusto Pinochet après le suicide de Salvador Allende, en 1973.

 

Les invasions

La défense de l’intérêt général des États-Unis l’amène aussi à soutenir, plus ou moins tacitement, plusieurs invasions à l’époque. Ainsi de son soutien au président indonésien Suharto dont l’invasion du Timor oriental a entraîné 200 000 morts en 1975.

C’est aussi le cas pour la Turquie qui a saisi en 1974 un tiers du territoire de Chypre et la conduite d’opérations de déstabilisation lors de la guerre civile en Angola.

 

Le Proche-Orient

Henry Kissinger a consacré une bonne partie de son temps au Moyen-Orient, organisant notamment un pont aérien massif, l’opération Nickel Grass, pour ravitailler l’allié israélien en armes après l’attaque-surprise de pays arabes lors de la fête juive de Yom Kippour en 1973.

Il y inaugure ensuite la «diplomatie de la navette» négociant avec Israël, la Syrie et l’Égypte, qui deviendra un allié clé sortant de la sphère d’influence de Moscou.