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Il reste 5704 postes d’enseignants à combler à quelques jours de la rentrée

La Presse Canadienne|Publié le 16 août 2024

Il reste 5704 postes d’enseignants à combler à quelques jours de la rentrée

C'est environ 2800 de moins qu'à pareille date l'an dernier. (Photo: Jacques Boissinot / La Presse Canadienne)

À quelques jours de la rentrée scolaire, il reste toujours 5704 postes d’enseignants à pourvoir, a annoncé vendredi le ministre de l’Éducation, Bernard Drainville.

C’est environ 2800 de moins qu’à pareille date l’an dernier, s’est-il réjoui lors d’une conférence de presse à Montréal pour faire le point sur les postes vacants dans les écoles.

«Ce que je vous annonce aujourd’hui, c’est du positif», a déclaré le ministre.

Des 5704 postes d’enseignants à pourvoir, 1406 sont des postes réguliers à temps plein et 4298 sont des postes à contrat, dont 1144 à temps plein et 3154 à temps partiel, a-t-il précisé.

«L’objectif est de donner à nos élèves la plus belle rentrée scolaire possible en s’assurant que nos enfants aient un enseignant dans leur classe à la rentrée», a indiqué Bernard Drainville en conférence de presse.

L’affectation du 8 août

L’une des mesures qui permettront d’atteindre cet objectif, selon le ministre, «c’est ce qu’on appelle l’affectation du 8 août, qui représente un gros changement de culture».

Cette mesure fait partie de la dernière convention collective et fait en sorte que les postes doivent être attribués au plus tard le 8 août.

«L’affectation du 8 août» permet de donner le temps aux écoles et aux enseignants de se préparer alors qu’auparavant, des séances d’affectation pouvaient être tenues quelques jours avant la rentrée.

«On veut donner aux parents, aux enfants et au personnel une paix d’esprit au moment de la rentrée, mais aussi donner aux gestionnaires un outil de prévisibilité», a fait valoir Bernard Drainville.

Manque de ressources en raison des nouveaux arrivants, selon le ministre

La pénurie de main-d’œuvre en éducation demeure cependant un enjeu de taille, alors que le réseau devra accueillir cette année jusqu’à 20 000 élèves de plus que l’an dernier, selon le ministre.

À peu près 80% de ces 20 000 élèves seraient de nouveaux arrivants, toujours selon le ministre.

«C’est sûr que c’est un gros impact sur notre réseau scolaire» et «que ça nous met de la pression», alors «il faut que M. Trudeau nous aide un peu» et que le gouvernement fédéral «reprenne le contrôle du processus d’immigration pour diminuer l’immigration temporaire sur le territoire québécois, notamment les demandeurs d’asile», a déclaré le ministre de l’Éducation.

«On ne blâme pas les nouveaux arrivants et les enfants pour ça», mais «je sonne un peu la sonnette d’alarme, car on a atteint notre limite», a ajouté le ministre, qui a fait valoir qu’il manque de ressources pour le programme de maternelle 4 ans en raison des classes de francisation et d’accueil.

Combien d’enseignants qualifiés?

En réaction à la sortie du ministre de l’Éducation, la députée libérale Marwah Rizqy a indiqué qu’elle voudrait savoir combien d’enseignants recrutés sont légalement qualifiés.

«On ne sait toujours pas, les enseignants qui sont engagés, sont-ils qualifiés ou non? Ou est-ce qu’on est encore dans la formule d’un adulte par classe?» a demandé la députée libérale lors d’un échange avec La Presse Canadienne.

Plus tôt en conférence de presse, le ministre Drainville avait fait référence à cet enjeu:

«Ce que l’on souhaite à terme, c’est d’avoir des enseignants qualifiés, car à l’intérieur du portrait actuel, on a des enseignants non qualifiés, qui n’ont pas de brevet si je peux résumer».

Un portrait incomplet selon la FAE

Le ministre de l’Éducation s’est engagé à mettre à jour les données sur le nombre de postes d’enseignants à combler chaque mercredi d’ici le début des classes.

Ces données sont accessibles en ligne dans un outil appelé «tableau de bord», qui contient une douzaine d’indicateurs en éducation.

Mais la présidente de la Fédération autonome de l’enseignement (FAE) a fait remarquer que le tableau de bord n’inclue pas, pour le moment, les données concernant le personnel de soutien scolaire.

«Ils ont un rôle majeur à jouer dans les écoles et ce sont eux qui soutiennent beaucoup ce qui se passe dans la classe», a indiqué Mélanie Hubert, en faisant référence «aux gens des services de garde, aux psychologues, orthophonistes, ergothérapeutes et ainsi de suite».

Le portrait présenté par Bernard Drainville vendredi est donc incomplet, selon la FAE.

«On espère avoir des données plus concrètes et plus globales dans les prochains jours pour avoir une meilleure idée de ce qui se passera à la rentrée», a ajouté Mélanie Hubert.

La Centrale des syndicats du Québec (CSQ) et ses fédérations du réseau scolaire, qui représentent notamment du personnel de soutien scolaire, ont indiqué, dans un communiqué, qu’ils commenteront les chiffres présentés par le ministre lors d’une conférence de presse la semaine prochaine.

Par Stéphane Blais