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Immobilier: l’accessibilité recule au Québec

Les Affaires - JLR|Publié le 16 avril 2021

Immobilier: l’accessibilité recule au Québec

La diminution constante des inscriptions en vigueur et la forte demande ne cessent de faire accélérer le prix des propriétés et de diminuer l’accessibilité. (Photo: 123RF)

Au cours du mois de mars, le marché immobilier québécois est demeuré un défi pour les acheteurs.


Tendances provinciales — mars 2021

La diminution constante des inscriptions en vigueur et la forte demande ne cessent de faire accélérer le prix des propriétés et de diminuer l’accessibilité. En conséquence, plusieurs institutions commencent à s’inquiéter d’une surévaluation et d’une surchauffe du marché. L’amélioration des conditions du marché de l’emploi, les faibles taux d’intérêt, l’épargne élevée et les changements des besoins en logement sont les facteurs principaux qui permettent de soutenir la forte demande.

Aussi, la remontée des taux d’intérêt peut inciter les acheteurs à se précipiter sur le marché pour profiter de taux réservés précédemment. Du côté de l’offre, les inscriptions en vigueur dans la province ont diminué de 40% par rapport à mars 2020, selon l’APCIQ, et le secteur le plus affecté est celui de l’unifamiliale.

 

Ventes d’unifamiliales au Québec

Selon les actes publiés au Registre foncier du Québec et compilés par JLR, une société d’Equifax, 107 750 maisons unifamiliales ont changé de mains lors des douze derniers mois, un nombre en hausse de 21% relativement à l’année précédente. Pour mars seulement, l’augmentation est de 38% relativement à la même période l’année dernière. D’avril 2020 à mars 2021 inclusivement, le prix de vente médian des unifamiliales s’est établi à 280 000$, soit une croissance de 10%. Pour mars 2021, le prix médian des unifamiliales a bondi de 16% par rapport à mars 2020.

La demande a excédé les prévisions en 2020 et demeure forte en 2021. Les hausses de prix ne semblent pas freiner les acheteurs et le manque d’inventaire laisse présager une poursuite des augmentations de prix dans les mois à venir.

 

 

Ventes de copropriétés au Québec

Au cours des douze derniers mois, les ventes de copropriétés à travers la province ont crû de 10% par rapport à la période antérieure. En mars 2021, le nombre total de transactions pour des copropriétés s’est élevé à 43 812, soit une hausse de 42% relativement à mars de l’année passée. Le prix de vente médian des copropriétés a crû de 7% sur douze mois pour atteindre 278 000$. Même si les acheteurs continuent de manifester une préférence pour les grands espaces, l’augmentation des ventes dans le marché de la copropriété peut s’expliquer par leurs prix plus abordables en comparaison avec le marché de l’unifamiliale. Aussi, les bas taux d’intérêt favorisent autant les hausses de prix de copropriétés que celles des unifamiliales.

 

L’indice d’accessibilité à la propriété (AP)

En mars 2021, l’indice AP de la province a atteint 92 soit un recul de 10,2 % par rapport au même mois en 2020. Depuis septembre 2020, l’indice se détériore continuellement, mais la plus forte baisse a été enregistrée ce mois-ci. La détérioration de l’indice s’explique par la croissance soutenue du prix médian de vente. Même les marchés des régions éloignées deviennent de moins en moins accessibles. Au final, les faibles taux d’intérêt et l’augmentation des salaires n’ont pas compensé la hausse des prix au cours du mois de mars.

À long terme, les nombreuses nouvelles constructions pourraient favoriser une offre plus élevée et aider à tempérer les hausses de prix. D’un autre côté, les taux d’intérêt pourraient remonter et nuire à l’accessibilité. Bref, l’accessibilité pourrait continuer de diminuer pendant encore un certain nombre de mois avant de commencer à remonter.

L’indice est basé sur le ratio salaire hebdomadaire médian (Statistique Canada)/paiement hypothécaire « type » rapporté en un indice base 100 (janvier 2010=100).

 

Tendances par ville

Les résultats des douze derniers mois montrent que le marché de l’unifamiliale continue d’avoir le vent dans les voiles dans la plupart des municipalités analysées dans ce bulletin.

Les villes de Lévis (77%), Blainville (74%) et Shawinigan (73%) affichent les plus fortes hausses de ventes de maisons unifamiliales en mars 2021 par rapport au même mois l’année dernière. Une fois de plus, les ménages favorisent les municipalités situées à une distance raisonnable du centre-ville. La persistance de cette tendance dépendra de la poursuite du télétravail après que la vaccination soit devenue accessible à l’ensemble de la population. En ce qui concerne les prix, les villes de Brossard (44%), Blainville (40%) et Gatineau (31%) affichent les plus fortes croissances de prix en mars 2021 par rapport à mars de l’année dernière. En fait, l’augmentation du prix médian du mois de mars est presque le double de celle enregistrée au cours des douze derniers mois pour la plupart des villes, ce qui témoigne d’une accélération de la croissance.

Pour les copropriétés Longueuil (27%), Québec (25%) et Gatineau (16%) enregistrent des croissances de ventes sur douze mois. Les villes de Brossard (-8%) et Montréal (-4%), quant à elles, montrent une diminution du nombre de transactions. Cependant, ces municipalités affichent les plus fortes hausses de prix (+23% et +10 % respectivement) au cours de la même période. Ainsi, le nombre de transactions peut chuter dans une ville faute de propriétés disponibles et non faute d’acheteur. Dans une telle circonstance, les prix eux grimpent rapidement.

 

À propos de JLR, société d’Equifax

JLR est un chef de file dans le développement de solutions foncières sur mesure: analyse de risque, enquête et recouvrement, analyse de parts de marché, suivi du portefeuille immobilier, développement des affaires, réglementation et conformité, évaluation immobilière, analyse de propriété et du marché immobilier et bien plus encore.