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Immobilier: le Québec termine l’année en force

Les Affaires - JLR|Publié le 14 novembre 2019

BLOGUE INVITÉ. À Montréal, l’ajout de nouvelles unités peine à répondre à la demande, ce qui fait grimper les prix.

BLOGUE INVITÉ. À Montréal, l’ajout de nouvelles unités peine à répondre à la demande, ce qui fait grimper les prix. Par contre, ailleurs en province, le marché est moins tendu.

 

Tendances provinciales — octobre 2019

En octobre 2019, les ventes de propriétés résidentielles ont continué de fortement augmenter par rapport l’année dernière. La croissance s’observe pour tous les types d’habitations et dans une majorité de régions. Même si les hausses de prix tendent à être plus élevées dans le Grand Montréal, plusieurs régions en dehors des grands centres bénéficient également de l’embellie du marché immobilier. Bref, malgré des inquiétudes sur l’économie à l’international, le Québec connaît une croissance marquée, ce qui favorise le marché immobilier.

 

Ventes d’unifamiliales au Québec

Selon les actes publiés au Registre foncier du Québec et compilés par JLR, une société d’Equifax (incluant les ventes par courtier, entre particuliers et les constructions neuves), 85 612 maisons unifamiliales ont été vendues à travers la province au cours des douze derniers mois, ce qui représente une hausse de 6% relativement à la période précédente. En octobre 2019 seulement, le nombre de transactions a surpassé de 12% celui d’octobre 2018. Cette hausse est largement supérieure à la moyenne des derniers mois ce qui ne laisse présager aucun ralentissement dans ce marché à court terme.

Le prix médian des maisons unifamiliales a atteint 254 000$ au Québec au cours des douze derniers mois, un prix 3% plus élevé qu’à la même période un an plus tôt. En considérant seulement le mois d’octobre, l’augmentation est plutôt de 4%.

 

Ventes de copropriétés au Québec

Au total, 37 636 copropriétés ont changé de main entre novembre 2018 et octobre 2019, ce qui constitue une hausse de 11% par rapport à la même période l’année précédente. La croissance est moindre si seul le mois d’octobre est considéré. Dans ce cas, le gain relativement au même mois en 2018 atteint 8%.

En ce qui concerne le prix de vente médian, celui-ci s’est établi à 254 500 $ au cours des douze derniers mois, ce qui constitue une augmentation de 4 % par rapport à la même période l’année précédente. Le bond pour le mois d’octobre est particulièrement important (+9%), par contre, celui-ci n’est probablement pas représentatif et constitue plutôt un effet de composition. La croissance sera fort possiblement moindre le mois prochain et devrait s’aligner davantage avec la tendance sur 12 mois.

 

 

L’indice d’accessibilité à la propriété (indice AP)

L’indice AP, estimé et présenté par JLR, mesure l’accès à la propriété au Québec. Un déclin de celui-ci signifie une diminution de l’abordabilité alors qu’une hausse indique une amélioration de l’accès à la propriété. En octobre 2019, l’indice AP a grimpé de 1,4 % comparativement à octobre 2018 pour atteindre 110,9. L’augmentation des salaires et la baisse des taux d’intérêt permettent des gains en ce qui a trait à l’accès à la propriété malgré une croissance des prix de vente. Après plusieurs reculs de l’indice entre 2016 et 2018, la tendance s’est inversée et, depuis mars dernier, une amélioration s’est observée tous les mois par rapport aux mêmes mois l’année précédente.

L’indice est basé sur le ratio salaire hebdomadaire médian (Statistique Canada)/paiement hypothécaire « type » rapporté en un indice base 100 (janvier 2010=100).

 

Tendances par ville

À l’exception de Lévis et de Rimouski, le prix médian des unifamiliales a augmenté sur 12 mois dans toutes les villes analysées. Malgré l’embellie générale du marché immobilier depuis quelques années, dans ces deux municipalités le prix médian a très peu crû en cinq ans. Il faut dire que les plus grandes hausses de prix sont plutôt observées des villes de la grande région de Montréal. Châteauguay et Dollard-des-Ormeaux figurent au haut du classement avec des bonds du prix médian de 10 %.

Dans certaines villes du Grand Montréal, le nombre de ventes décline sur douze mois, toutefois, dans plusieurs de celles-ci, la baisse semble due à un manque d’unité en vente et non à un ralentissement de la demande.

En ce qui a trait au marché de la copropriété, mise à part la stagnation enregistrée à Longueuil, le prix médian a crû sur une période de 12 mois dans toutes les autres villes analysées. La tendance haussière des prix devrait se poursuivre puisque les ventes montrent une forte croissance dans l’ensemble des municipalités.

 

Analyse économique

Le taux de chômage au Québec demeure très bas, la croissance économique se porte bien et les salaires augmentent. Qui plus est, dans son plus récent mini-budget, le premier ministre a annoncé quelques mesures qui allégeront le fardeau des familles. Dans ces circonstances, la demande de propriété de la part des jeunes ménages devrait rester forte.

En ce qui concerne les taux d’intérêt, même si la Banque du Canada fait bande à part en maintenant son taux directeur alors que plusieurs banques centrales ont descendu les leurs, les taux d’intérêt hypothécaires cinq ans demeurent bas, influencés par les marchés mondiaux. Cette situation stimule la demande de crédit et le montant total pouvant être emprunté pour l’achat d’une propriété.

Dans un tel contexte, à Montréal, l’ajout de nouvelles unités peine à répondre à la demande ce qui fait grimper les prix. Par contre, ailleurs en province, le marché est moins tendu, car la croissance démographique est plus faible, voire négative dans certaines villes, ce qui limite la hausse des prix.