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Immobilier: S&P abaisse la note du promoteur chinois Greenland

AFP|Publié le 30 mai 2022

Immobilier: S&P abaisse la note du promoteur chinois Greenland

Greenland est l'un des plus gros groupes immobiliers de Chine. (Photo: 123RF)

Pékin — Le promoteur chinois Greenland, qui compte pour actionnaire la ville de Shanghai, a vu lundi sa note abaissée par l’agence de notation S&P, en raison d’un «risque» de défaut de paiement, dans un contexte de crise de l’immobilier.

Greenland est l’un des plus gros groupes immobiliers de Chine. Très présent à l’international notamment aux États-Unis, le promoteur possède également un club de football, le Shanghai Shenhua.

Greenland doit s’acquitter fin juin de 488 millions de dollars américains (453 millions d’euros) sur des intérêts d’emprunt. Mais selon l’agence Bloomberg, le groupe a récemment demandé un report d’un an.

Cette décision traduit une «vulnérabilité» du groupe sur le plan financier, a estimé lundi l’agence de notation Standard & Poor’s, qui a abaissé d’un cran la note de Greenland à «CC», synonyme d’investissement «extrêmement spéculatif».

Si le report de l’échéance se confirme, cela s’apparentera à un «défaut de paiement», a averti S&P.  

L’immobilier et la construction, qui ont servi de moteur à la reprise post-pandémie en 2020, pèsent plus du quart du PIB de la Chine.

Pour réduire l’endettement du secteur, Pékin a cependant durci les conditions d’accès au crédit pour les promoteurs.

Nombre de groupes se retrouvent de ce fait à court de liquidités, dont le numéro un du secteur Evergrande.

La mauvaise santé financière du champion de l’immobilier en Chine pénalise par ricochet ses concurrents, les acheteurs se montrant de plus en plus réticents à investir dans la pierre.

Au début du mois, le groupe Sunac a ainsi annoncé être en défaut de paiement. Sunac est le plus gros promoteur à se retrouver dans cette situation depuis le début de l’année.

Evergrande, étranglé par une dette abyssale estimée l’an dernier à quelque 260 milliards d’euros, avait fait défaut sur des remboursements en décembre 2021.

Pour sortir la tête de l’eau, le groupe tente ces derniers mois de vendre des actifs et de réduire ses participations dans d’autres entreprises. 

Menacé par une croissance atone et des restrictions sanitaires qui plombent son économie, le pouvoir chinois arrondit de son côté les angles avec un secteur sous pression depuis des mois.

Pékin a ainsi apporté fin avril son soutien à l’immobilier et appelé à un développement sain du secteur, tandis que plusieurs villes lèvent le pied sur certaines contraintes réglementaires.