Immobilier: un ralentissement de la croissance à prévoir
Martin Jolicoeur|Édition de la mi‑janvier 2019La Fédération des chambres immobilières du Québec (FCIQ) s'attend à ce que 2019 parvienne encore à battre le ...
La Fédération des chambres immobilières du Québec (FCIQ) s’attend à ce que 2019 parvienne encore à battre le niveau d’activité de l’année qui vient de se terminer. Mais seulement de justesse, en raison de perspectives moins favorables.
De fait, même si le marché immobilier résidentiel devrait commencer l’année 2019 en force, la FCIQ s’attend aussi à ce que l’activité se mette à décélérer de manière marquée à partir de la mi-année, en raison principalement de la hausse graduelle des coûts d’emprunt.
Selon l’organisme, qui regroupe les 11 chambres immobilières de la province et quelque 13 000 courtiers immobiliers, les taux hypothécaires de cinq ans affichés par les principales institutions financières poursuivront leur augmentation, à raison d’un demi-point de pourcentage, pour terminer 2019 aux alentours de 6 %.
Cette conjoncture pousse la FCIQ à la prudence. Pour la première fois au cours des dernières années, elle limite ses prévisions d’augmentation du nombre de transactions à 1 %, pour un total de 87 650 transactions.
En 2017, le Québec avait connu une hausse du nombre de transactions de 6 % par rapport à l’année précédente. À la mi-janvier, les chiffres faisaient état de 86 557 ventes pour l’ensemble de 2018, une hausse de 5 % par rapport à l’ancien record de 82 541 transactions de 2017.
Le prix médian des maisons unifamiliales a crû, quant à lui, de 3 %, de 237 000 $ à 250 000 $. Il est intéressant de constater que même si la croissance du nombre de transactions devrait diminuer de manière appréciable (de 5 % en 2018 à 1 % en 2019), celle des prix se maintiendra au même niveau que les deux dernières années (3 %).
Une réalité bien différente à Montréal
Comme c’est souvent le cas, l’immobilier résidentiel devrait se comporter de manière complètement différente dans la région de Montréal. La FCIQ s’attend à ce que le marché résidentiel y soit des plus dynamiques, affichant une performance supérieure à celle du reste de la province.
De fait, pour 2019, on s’attend à ce que le nombre de transactions augmente de 2 % par rapport à son niveau projeté de 2018. Le volume de la région métropolitaine de recensement de Montréal devrait ainsi atteindre un sommet de 47 600 transactions.
Cette différence s’expliquerait en partie par une croissance démographique plus soutenue que dans le reste de la province, notamment en raison d’une amélioration du solde migratoire.
La croissance des prix devrait également être plus soutenue dans la région de Montréal qu’ailleurs au Québec. Les économistes de la FCIQ s’attendent à ce que le prix médian des maisons unifamiliales y augmente encore de 4 % en 2019, pour atteindre 332 000 $.
Pour la copropriété, dont les conditions du marché se sont resserrées de manière spectaculaire depuis un an, la Fédération prévoit une hausse du prix médian de 3 %, à 263 000 $.
En 2018, les augmentations de prix et la surenchère ont été bien présentes à Montréal, en particulier pour les plex. Dans cette catégorie, soutient la FCIQ, pas moins de 17 % des ventes ont été réalisées à un prix supérieur au prix demandé.
Les quartiers les plus touchés par la surenchère sont les quartiers centraux d’Outremont, Rosemont-La Petite-Patrie et le Plateau-Mont-Royal. Les quartiers du Sud-Ouest et de l’Ouest de l’Île sont également frappés par ce phénomène.