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Inflation: des Canadiens se tournent vers de petits boulots

La Presse Canadienne|Publié le 06 Décembre 2022

Inflation: des Canadiens se tournent vers de petits boulots

Parmi les boulots qui sont devenus particulièrement populaires pendant la pandémie se trouvait le travail de conducteur pour les entreprises de covoiturage ou les services de livraison de nourriture. (Photo: La Presse Canadienne)

Les budgets des Canadiens sont mis à rude épreuve à mesure que le coût de la vie grimpe — et pour s’ajuster, certains choisissent d’ajouter un petit boulot à leur horaire.

Qu’il s’agisse de revendre des articles d’occasion ou de promener un chien, de s’enrôler comme conducteur pour des services de livraison ou d’agir en tant qu’ambassadeur de marque, il existe de nombreuses façons de gagner un peu plus d’argent.

Erin Rappaport, une généraliste en ressources humaines établie à Montréal, a empoché des dollars supplémentaires de différentes manières.

Mme Rappaport a travaillé comme ambassadrice de marque pour diverses entreprises, offrant des échantillons gratuits et fournissant des informations sur les produits dans des sites célèbres de Montréal comme le Centre Bell.

Elle utilise également des plateformes de revente telles que Poshmark et Facebook Marketplace pour vendre des chaussures, des vêtements et des meubles d’occasion de toute la maison.

«J’ai des semaines où je réalise quatre ventes, et puis parfois, je n’en réalise aucune, ça dépend vraiment», explique Mme Rappaport.

De nouvelles données de la société de services professionnels Accenture ont révélé que 41% des Canadiens prévoyaient de se lancer dans une activité secondaire comme la garde d’enfants, la promenade de chiens et la vente d’articles en ligne pour gagner un revenu supplémentaire avant les Fêtes.

Selon les résultats du sondage mené auprès de 1510 Canadiens qui ont acheté un article pour leur usage personnel au cours des six derniers mois, près de quatre répondants sur dix, soit 39%, ont indiqué qu’ils accepteraient d’effectuer des heures de travail supplémentaires pour gagner un peu plus d’argent.

Que ce soit pour économiser de l’argent à long terme ou à court terme, la première chose à faire est d’indiquer le point de pression d’un budget, estime Anne Arbour, porte-parole de la Credit Counselling Society.

Ensuite, il faut comprendre de combien de temps on dispose pour tout emploi secondaire et quelles forces pourraient être utilisées pour générer des revenus supplémentaires, poursuit Mme Arbour.

Cependant, il existe d’autres facteurs à prendre en compte dans la recherche d’un revenu supplémentaire. Par exemple, il faut déclarer les revenus, réclamer des déductions et s’assurer qu’il n’y a pas de conflit d’intérêts avec une source principale de revenu.

 

La livraison, un boulot populaire

Avoir une source de revenus secondaire a gagné en popularité lorsque de nombreuses personnes avaient plus de temps libre pendant les confinements de la COVID-19. Et pour ceux qui ont été mis à pied pendant la pandémie, les petits boulots parallèles sont devenus une réalité à temps plein.

Parmi les boulots qui sont devenus particulièrement populaires pendant la pandémie se trouvait le travail de conducteur pour les entreprises de covoiturage ou les services de livraison de nourriture.

En 2017, Jennifer Scott a commencé à travailler à temps plein comme courrier à vélo, livrant de la nourriture pour un certain nombre d’applications de livraison à Toronto. Elle a aujourd’hui quelques conseils et recommande la prudence à ceux qui envisagent de rejoindre cette industrie.

Devant souvent naviguer dans la circulation et affronter des conditions météorologiques difficiles, Mme Scott raconte s’être blessée au genou et avoir dû passer à la livraison à pied.

«Ça me rappelle constamment que si je me blesse au travail lorsque je fais des livraisons dans ces conditions, je n’ai personne ; je n’ai que moi-même pour essayer de comprendre comment gérer cela», explique Mme Scott.

Les travailleurs de l’économie des petits boulots sont considérés comme des entrepreneurs privés, ce qui signifie qu’ils n’ont pas droit à des protections d’emploi similaires à celles des autres travailleurs.

«Il n’y a pas de congés de maladie pour ces emplois, prévient Mme Scott. Il n’y a pas d’assurance, il n’y a rien.»

Mme Arbour recommande, lors de la recherche d’une source de revenus supplémentaire, de vérifier auprès de son assureur pour voir ce qui doit être couvert.

Mais pour certains, comme Mme Scott, des protections supplémentaires pour le travail telles que les soins de santé privés sont un luxe.

«Pour les gens qui l’ont, c’est excellent, mais pour la plupart des gens qui font ce travail, ce n’est pas possible», estime Mme Scott.

Qu’il s’agisse de livrer de la nourriture ou de faire des quarts de travail en tant qu’ambassadeur de marque, il faut se souvenir que lorsqu’elles sont combinées à un emploi à temps plein, ces heures de travail supplémentaires peuvent entraîner un épuisement.

Même si elle admet qu’il est fatigant de consacrer du temps à un petit boulot en plus d’avoir un emploi à temps plein, Mme Rappaport affirme que l’argent supplémentaire ainsi obtenu est une motivation qui lui suffit.

 

* Ce texte a été modifié. Un paragraphe a été supprimé afin d’éviter toute confusion pour nos lecteurs.