Inflation: des documents du ministère des Finances l’annonçaient
La Presse Canadienne|Publié le 18 janvier 2022Une note remise au printemps à la ministre des Finances, Chrystia Freeland, faisait même état «d’une inflation galopante» des prix à la consommation. (Photo: La Presse Canadienne)
Ottawa — Des documents fédéraux nouvellement dévoilés indiquent que des fonctionnaires du ministère des Finances ont averti l’an dernier que le rythme de l’inflation pourrait prendre de la vitesse, alors que le gouvernement fédéral et la Banque du Canada affirmaient que les pressions inflationnistes étaient temporaires.
Une note remise au printemps à la ministre des Finances, Chrystia Freeland, faisait même état «d’une inflation galopante» des prix à la consommation.
À cette époque, les pressions inflationnistes s’établissaient à partir des prix très bas relevés lors de la première vague de la crise de la COVID-19. Les employés du ministère ont quant à eux prévenu qu’il existait «des risques plausibles de poussée de l’inflation à moyen terme.»
Cette note a été écrite après que Statistique Canada ait rapporté en mai 2021 un rythme annuel de l’inflation de 3,6% ; depuis, il a augmenté encore plus, atteignant 4,7% il y a deux mois, en novembre.
Cette note est l’un des nombreux documents du ministère des Finances obtenus par La Presse Canadienne en vertu de la Loi sur l’accès à l’information.
Le rythme de l’inflation de l’ensemble de l’année 2021 devrait être le double de ce que le ministère des Finances avait prédit dans ses anticipations du premier trimestre.
Stephen Tapp, économiste en chef de la Chambre de commerce du Canada, affirme que le choc inflationniste réel par rapport aux prévisions a été le plus important dont il a été témoin.
Les difficultés éprouvées par les diverses chaînes d’approvisionnement dans le commerce international ont été la clef de la forte augmentation de l’inflation en 2021.
Un sondage dont les résultats ont été dévoilés lundi par la Banque du Canada indique que l’inflation constitue la plus grande inquiétude parmi les consommateurs canadiens, qui craignent qu’elle oscille à environ 5% pendant toute l’année qui débute.