Ces informations provoquaient une baisse de 1,20 % de l’action à Wall Street vers 10H50.
Le groupe pharmaceutique et de produits d’hygiène Johnson & Johnson (JNJ) a révélé jeudi avoir reçu des demandes d’informations pressantes des autorités américaines, dont le ministère de la Justice, liées à son talc accusé de contenir de l’amiante.
Dans un document boursier, le fabricant des crèmes Neutrogena indique qu’un parlementaire américain, membre de la commission santé du sénat, le département de la Justice (DoJ) et le gendarme de la Bourse (SEC) lui ont demandé de leur fournir des informations sur son talc.
La société ne dit pas de quel type d’informations il s’agit.
Les requêtes du DoJ et de la SEC sont des injonctions (subpoena), c’est-à-dire que l’entreprise doit s’y plier sous peine de sanctions.
« La société va coopérer avec ces demandes gouvernementales et fournira les documents » demandés, écrit Johnson & Johnson.
Ces informations provoquaient une baisse de 1,20 % de l’action à Wall Street vers 10H50.
Selon la presse américaine, Johnson & Johnson a commercialisé des produits à base de talc qui, au moins entre 1971 et le début des années 2000, contenaient parfois de l’amiante.
Les dirigeants de l’entreprise, des chercheurs, des médecins et des avocats, étaient au courant, mais ont délibérément choisi de ne pas divulguer cette information et de ne pas en référer aux autorités, affirment encore les médias qui citent des documents internes.
« La poudre pour bébé de Johnson & Johnson est sans danger et ne contient pas d’amiante », avait rejeté en décembre le groupe.
L’affaire du talc n’est pas nouvelle pour l’entreprise, qui fait face depuis plusieurs années à une vague de plusieurs milliers de procès accusant son talc d’être à l’origine de cancers.
En juillet, Johnson & Johnson a ainsi été condamné à verser 4,7 milliards de dollars de dommages et intérêts à un groupe de 22 femmes affirmant avoir développé un cancer de l’ovaire suite à l’utilisation du talc dans la toilette intime. La société a fait appel.
Principalement vendu aux États-Unis par Johnson & Johnson comme de la « poudre pour bébé » dans un flacon en plastique blanc, le produit est aussi utilisé par les adultes pour contenir la transpiration et prévenir les irritations.