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Jour 14: le cadre financier de la CAQ fait réagir

La Presse Canadienne|Publié le 10 septembre 2022

Jour 14: le cadre financier de la CAQ fait réagir

C’est à Saint-Jérôme que le premier ministre sortant et chef caquiste, François Legault, a présenté son cadre financier, flanqué de son ministre des Finances Eric Girard et de sa vice-première ministre Geneviève Guilbault. (Photo: La Presse Canadienne)

Le cadre financier de la Coalition avenir Québec (CAQ) venait à peine d’être dévoilé, samedi, qu’il était déjà la cible de choix des autres chefs lors du 14e jour de la campagne électorale québécoise.

C’est à Saint-Jérôme que le premier ministre sortant et chef caquiste, François Legault, a présenté son cadre financier, flanqué de son ministre des Finances Eric Girard et de sa vice-première ministre Geneviève Guilbault.

Le plan, que le parti qualifie de «prudent» et de «responsable», révèle que les promesses électorales de la CAQ représentent des dépenses de 29,6 milliards de dollars, dont 21 M$ seront dédiés au «bouclier anti-inflation», soit quatre mesures visant à aider les Québécois à faire face à la hausse du coût de la vie.

Dans le document qu’il a présenté, le parti indique aussi qu’il continuera de financer les grandes missions de l’État, en faisant croître les dépenses en santé de 4,5%, et de 3,5% en éducation.

Toutefois, la CAQ réitère sa promesse de renouer avec l’équilibre budgétaire en 2027-2028, notamment parce qu’elle prévoit que l’amélioration de la croissance économique rapportera 3,3 G$ de plus durant un éventuel deuxième mandat, ou 1,7 G$ à terme en 2026-2027.

Le cadre financier de la CAQ a malgré tout fait l’objet d’un tir groupé des autres partis en après-midi. Le porte-parole solidaire Gabriel Nadeau-Dubois a notamment provoqué beaucoup de réactions en affirmant que François Legault a présenté sa «vision 1990».

«C’est quand même incroyable, en 2022, de déposer un plan financier qui ne contient aucun investissement supplémentaire en environnement», a lancé M. Nadeau-Dubois au cours d’une mêlée de presse à Québec.

De son côté, la cheffe libérale Dominique Anglade a accusé la CAQ de «s’inventer des revenus», tandis que le chef péquiste Paul St-Pierre Plamondon a affirmé qu’il était «irresponsable» de la part du parti de François Legault d’utiliser le Fonds des générations «pour financer une baisse d’impôts» — une opinion partagée par le chef conservateur Éric Duhaime.

 

Le PLQ veut réformer la fiscalité des municipalités

M. Legault est à son tour passé à l’offensive au moment de commenter l’annonce du jour du Parti libéral (PLQ), qui s’est engagé à réformer la fiscalité des municipalités sans augmenter les comptes de taxes.

Un gouvernement libéral paierait pleinement les taxes municipales sur tous les immeubles propriété de l’État du Québec — écoles, bâtiments administratifs —, ce qui n’est pas le cas actuellement.

«Ça va leur donner plus de moyens pour offrir davantage de services aux citoyens», a plaidé Dominique Anglade.

Or, M. Legault juge que la proposition libérale n’est «pas responsable», parce que le problème des municipalités réside dans le fait qu’elles paient leurs employés 30% plus cher que des employés du gouvernement du Québec dans des postes comparables.

 

Sommet sur la santé mentale

En cette 20e Journée mondiale de la prévention du suicide, le chef conservateur Éric Duhaime a promis de mettre sur pied un sommet sur la santé mentale et la jeunesse à l’intérieur des 100 premiers jours d’un mandat du Parti conservateur.

Il était de passage à Québec où il a notamment souligné que la crise sanitaire a fragilisé la santé mentale des Québécois, plus particulièrement celle des jeunes.

Le sommet que M. Duhaime souhaite organiser réunirait «tous les acteurs québécois qui sont concernés, les experts du milieu, pour comprendre l’état de la situation de la santé mentale dans toutes les régions du Québec et voir quelles sont les mesures qui peuvent être mises de l’avant à court, moyen et long terme.»

Lors de la période de questions des journalistes, M. Duhaime a précisé certaines affirmations concernant les taxes impayées d’un locataire de l’un de ses immeubles. Il n’était pas ravi de voir sa résidence à la Une du journal, samedi matin, dans le contexte d’insécurité actuel à l’égard des politiciens.

«J’ai payé mes taxes en retard, mais est-ce que ça justifiait qu’on expose ma résidence à la Une du journal? Je trouve ça particulièrement irresponsable pour vous dire la vérité», a-t-il déploré.

 

Ministère de la Condition féminine

De son côté, le Parti québécois a proposé de créer un ministère de la Condition féminine, afin de mettre en œuvre des actions en matière de violences sexuelle et conjugale.

Le Québec compte déjà un secrétariat de la condition féminine, mais celui-ci a «moins de pouvoirs, moins de budgets, moins d’influence», selon Paul St-Pierre Plamondon.

Le parti promet aussi de bonifier de 460 millions $ par année le financement pour les ressources communautaires œuvrant auprès des femmes, en plus de bonifier le budget des lignes d’appel d’urgence.

 

Frais de scolarité réduits

Chez Québec solidaire, Gabriel Nadeau-Dubois n’a pas fait d’annonce officielle, samedi, mais il a toutefois soutenu qu’il n’a pas tempéré ses idéaux du printemps érable en proposant de réduire les frais de scolarité de 25% et de ne pas promettre la gratuité scolaire dans un premier mandat.

La réduction promise représenterait un investissement de 230 millions de dollars au cours de l’année 2023-2024, selon le cadre financier de Québec solidaire, présenté la veille.