Jour 24: la langue française, transport et justice au menu
La Presse Canadienne|Publié le 20 septembre 2022La cheffe du Parti libéral du Québec, Dominique Anglade, participera à un déjeuner-causerie à la Chambre de commerce du Montréal Métropolitain en ce 24e jour de campagne électorale. (Photo: La Presse Canadienne)
Québec — La cheffe libérale Dominique Anglade a lancé mardi un appel au ralliement de tous les électeurs qui souhaitent barrer la route à François Legault.
En ce 24e jour de campagne électorale, Mme Anglade a retenu du dernier sondage d’opinion publié sur les intentions de vote que 62% des Québécois ne veulent pas voter pour le chef de la Coalition avenir Québec (CAQ). Au lieu de se diviser entre quatre partis et ainsi favoriser la CAQ, Mme Anglade invite les électeurs à se placer sous le parapluie libéral le 3 octobre.
Elle a dit qu’une victoire très forte de M. Legault ne serait pas souhaitable sur le plan démocratique. Les uns après les autres, les sondages indiquent que la CAQ pourrait récolter une centaine des 125 sièges de l’Assemblée nationale, le soir du vote, si les sondages se confirment.
Celle qui occupait le poste de cheffe de l’opposition officielle assure qu’elle n’a pas concédé la victoire pour autant, mais elle invite les électeurs à privilégier le vote stratégique, à se «réveiller» pour présenter un front uni contre François Legault, qui récolte 38% d’appuis et trône seul au sommet.
«Il faut qu’on se réveille, là! […] On a besoin de se rassembler pour bloquer François Legault», a-t-elle lancé, en entrevue radiophonique mardi matin, en commentant le dernier sondage Léger réalisé pour les médias de Québecor.
La force actuelle de M. Legault tient au fait qu’aucun des quatre partis d’opposition ne semble le menacer, ce que confirme le dernier sondage Léger, qui place le Parti libéral, Québec solidaire et le Parti conservateur à égalité, avec 16% des intentions de vote, suivis du Parti québécois qui ferme la marche à 13%.
En point de presse à Orford, le chef de la CAQ a tenu à présenter ses excuses au conjoint de Joyce Echaquan, Carol Dubé. Son épouse, une Attikamek mère de sept enfants, est morte en 2020, à l’hôpital de Joliette, après avoir subi les insultes racistes du personnel soignant. M. Dubé avait dénoncé le fait que M. Legault a affirmé lors du premier débat des chefs que les problèmes de racisme vécus dans le réseau de la santé étaient réglés à Joliette. Il estime au contraire que rien n’est réglé.
C’est la deuxième fois que M. Legault présente des excuses depuis le début de la campagne. Il l’avait fait d’abord après avoir associé la violence à l’immigration.
Il a réaffirmé une fois de plus, par ailleurs, comme pratiquement tous les jours depuis le début de la campagne, que la région de Québec avait besoin d’un troisième lien entre les deux rives du fleuve, ne se laissant pas démonter par les plus récentes données de l’Institut de la statistique du Québec (ISQ).
L’ISQ publiait le même jour ses conclusions voulant que les projections démographiques anticipées pour la prochaine décennie ne justifiaient pas un tel investissement, évalué au bas mot à 6,5 milliards $, en raison de la baisse prévue de la population en âge de travailler dans la grande région de Québec.
Quoi qu’il en soit, M. Legault voudrait mettre sur pied une plateforme similaire à Clic Santé, mais en éducation, s’il est reporté au pouvoir. Clic École serait un portail qui permettrait aux parents d’accéder plus facilement à des renseignements scolaires, plutôt que de se fier à la multitude de portails actuels.
Plus tard, à Lac-Mégantic, le chef de la CAQ a dit vouloir investir 1,5 milliard $ sur 10 ans, à compter de 2023, en infrastructures sportives. L’enveloppe servirait à financer la rénovation et la construction d’arénas, de terrains de soccer extérieurs ou intérieurs, des piscines, gymnases, etc.
Le Parti conservateur du Québec (PCQ) d’Éric Duhaime a promis de son côté d’investir dans diverses mesures en matière de justice, notamment pour mieux soutenir les victimes de violence conjugale, s’il prend le pouvoir.
De passage à Saint-Georges, en Beauce, il a proposé d’imposer un bracelet électronique aux hommes accusés d’agression sur leur conjointe pendant les procédures judiciaires et même dans l’attente du procès, sans égard au principe de la présomption d’innocence.
Quant à lui, le Parti québécois (PQ) a dit souhaiter améliorer la maîtrise de la langue française chez les Québécois en s’attaquant à l’analphabétisme. Le chef péquiste Paul St-Pierre-Plamondon en a fait l’annonce mardi matin à Tadoussac — territoire situé dans la circonscription de René-Lévesque, que la formation souverainiste espère conserver le 3 octobre.
Un gouvernement péquiste fournirait notamment une compensation financière aux Québécois qui se lanceraient dans un processus d’alphabétisation.
Québec solidaire (QS) a choisi mardi de revenir à la charge avec sa proposition de réduire de moitié les prix des titres de transport collectif. La formation politique suggère d’appliquer cette mesure graduellement pour aider les sociétés de transport «à absorber la hausse de l’achalandage». Ainsi, un gouvernement solidaire exigerait une réduction de 20% la première année de son mandat, pour atteindre 50% en 2026-2027.