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Kayak Distribution veut développer le BIXI du kayak

Simon Lord|Édition de la mi‑juin 2021

Kayak Distribution veut développer le BIXI du kayak

Kayak Distribution réalise la conception, les ventes et le marketing ici au Québec, mais produit en Chine. Depuis 2020, la demande a augmenté. « C’est la folie furieuse », confie le propriétaire et président de l’entreprise, Marc Pelland. (Photo: courtoisie)

FOCUS RÉGIONAL: MONTÉRÉGIE. Le fabricant et distributeur Kayak Distribution, basé à Saint-Hubert, aura une année occupée. Non seulement l’entreprise aura-t-elle bientôt triplé sa capacité de production, mais elle aimerait également bientôt tester une nouvelle technologie qu’elle développe : un service de kayaks en libre-service.

La PME montérégienne est d’abord un joueur mondial : elle est présente dans près de 25 pays, allant du Japon aux États-Unis en passant par l’Australie, la Chine, la Corée et la Russie. «Les exportations représentent entre 80 % et 90 % de notre chiffre d’affaires, qui se situe entre 15 et 30 millions de dollars», illustre Marc Pelland, propriétaire et président de Kayak Distribution.

Si elle réalise la conception, les ventes et le marketing ici au Québec, l’entreprise produit toutefois en Chine. Depuis le début de la pandémie, la demande a, de façon générale, beaucoup augmenté. «C’est la folie furieuse», confie Marc Pelland.

D’ici l’été, son entreprise — qui emploie un peu moins d’une centaine de personnes — devrait avoir triplé sa capacité de production, comparativement à pareille date l’année dernière. «On a développé une nouvelle technique de fabrication qui nous permettra de produire des kayaks d’entrée de gamme, alors qu’on ne faisait que du moyen et haut de gamme, précise le président. Ça nous permettra d’entrer dans les grandes surfaces.» En conséquence, Kayak Distribution devrait doubler ses ventes cette année, et augmenter son chiffre d’affaires d’un autre 50 % l’an prochain.

 

Croissance organique

Née en 2009 de l’achat de Riot, une marque renommée de kayaks, Kayak Distribution est aujourd’hui propriétaire de cinq autres marques de kayaks, de planches à pagaie (paddleboards) et d’accessoires associés : Beluga, Riot Sup, Azul, Cobra et Boréal Design.

«Pendant longtemps, on a eu une stratégie de croissance par acquisitions. Toutes les marques qu’on détient, on les a achetées», explique Marc Pelland. L’idée était d’acquérir de nombreux joueurs de sorte à mieux servir différents segments de marché et à offrir plusieurs gammes de produits.

«Depuis un an, par contre, on vise à grandir de façon plus organique», confie-t-il. Et un des vecteurs de cette croissance pourrait bien être une technologie que développe son entreprise et qu’elle aimerait tester sur le terrain cet été : un service de kayaks en libre-service.

Pendant longtemps, le dirigeant de Kayak Distribution raconte avoir songé au BIXI montréalais et aux autres modèles d’affaires similaires, et s’être demandé comment il pourrait faire de même dans le monde du kayak. Ce n’est qu’il y a un an et demi, toutefois, qu’il s’est mis à la planche à dessin.

«On a commencé à développer le software [logiciel] et le hardware [matériel], dit-il. Mais on part de loin parce qu’il n’y a rien du genre qui existe déjà dans notre secteur au contraire du vélo, par exemple.»

En quoi consiste donc la technologie qu’il développe ? Essentiellement, il s’agit d’une grande boîte installée à l’extérieur dans laquelle peuvent être entreposés une embarcation, une pagaie, une veste de flottaison, et tous les autres accessoires nécessaires à la pratique du sport. Grâce à l’application mobile associée, un pagayeur peut localiser la boîte remplie la plus près, l’ouvrir, prendre son kayak, puis partir en randonnée. La boîte détectera alors que le matériel a été emprunté, et l’application se chargera ensuite de la facturation.

«Le logiciel, c’est la partie facile, assure Marc Pelland. On a une version de l’application mobile qui est bien ficelée depuis près d’un an. C’est la partie matérielle qui est plus difficile. Il faut développer la technologie pour que la boîte détecte tous les accessoires qui sont dedans.»

Idéalement, il aimerait mettre en place un projet pilote cet été en vue de lancer le produit l’an prochain.

Kayak Distribution juge que l’industrie de la villégiature serait la bénéficiaire la plus évidente de ce concept. «Il y a beaucoup d’hôtels et d’auberges qui ne veulent pas s’occuper de la location de kayaks parce que c’est du trouble, constate le dirigeant. Notre innovation serait tout indiquée.»

Cette nouvelle technologie risque toutefois de trouver des applications dans beaucoup d’autres domaines, et l’entreprise en est bien consciente. Les gestionnaires d’immobilier locatif pourraient par exemple se servir des boîtes pour offrir la location de certains équipements sportifs.

Dans le contexte de l’économie du partage, ce système pourrait aussi être implanté à plus grande échelle dans un quartier résidentiel. «Aujourd’hui, tout le monde a sa tondeuse parce que c’est un casse-tête de partager ça avec ses voisins, observe Marc Pelland. Mais avec une boîte comme la nôtre dans le quartier pour gérer le partage, tout le monde n’aurait pas besoin d’avoir tout ça dans son garage.»