L’inflation annuelle au Canada reste stable à 3,1% en novembre
La Presse Canadienne|Publié le 19 Décembre 2023Les prix des services ont fait du surplace le mois dernier, augmentant de 4,6% d'une année à l'autre, la hausse des prix des voyages organisés ayant été compensée par la baisse des prix des services de téléphonie cellulaire. (Photo: 123RF)
L’inflation annuelle est restée inchangée en novembre au pays, à 3,1%, selon Statistique Canada. Cette stabilisation démontre que la lutte à l’inflation n’est pas terminée, selon des experts.
Les données sur l’indice des prix à la consommation (IPC), publiées mardi, montrent que les progrès en matière d’atténuation de l’inflation sont au point mort. Les prix plus élevés des loisirs et des vêtements ont exercé une pression à la hausse sur l’inflation globale.
Les économistes anticipaient majoritairement une baisse de l’inflation le mois dernier.
Le rapport comporte toutefois quelques éléments encourageants, notamment un ralentissement de certains indicateurs de l’inflation fondamentale, qui éliminent les composantes volatiles.
«Le résultat modérément décevant d’aujourd’hui fait ressortir le fait que nous devons encore lutter contre l’inflation, au cas où il y aurait encore le moindre doute», réagit Douglas Porter, économiste en chef de BMO.
«Néanmoins, le portrait reste le même : la tendance sous-jacente de l’inflation est plus faible, l’économie tourne au ralenti et la Banque du Canada devrait commencer à réduire ses taux vers le milieu de l’année.»
Le rapport contient d’autres bonnes nouvelles en ce qui concerne les produits alimentaires. Le rythme d’augmentation des prix a ralenti pour un cinquième mois consécutif.
Les prix des produits alimentaires ont augmenté de 4,7% par rapport à l’année précédente, marquant un ralentissement par rapport aux 5,4% d’octobre.
Les prix des services ont fait du surplace le mois dernier, augmentant de 4,6% d’une année à l’autre, la hausse des prix des voyages organisés ayant été compensée par la baisse des prix des services de téléphonie cellulaire.
La Banque du Canada a choisi de maintenir son taux d’intérêt directeur à 5% au cours des derniers mois, mais n’a pas exclu d’autres hausses de taux si l’inflation reste élevée.
Dans son discours prononcé la semaine dernière, le gouverneur Tiff Macklem a reconnu qu’il pourrait y avoir des obstacles sur le chemin menant vers un retour de l’inflation à la cible de 2%.
Andrew Grantham, directeur général des affaires économiques à la Banque CIBC, croit que la banque centrale n’a pas besoin d’attendre que l’inflation revienne à 2% pour détendre sa politique monétaire. M. Macklem a d’ailleurs exprimé le même point de vue par le passé.
De plus, Andrew Grantham estime que les mesures de l’inflation fondamentale plus faibles suggèrent que l’inflation est toujours en voie de retomber à 2 %, ce qui est une «excellente nouvelle» pour la Banque du Canada.
«Parce qu’il peut alors considérer que, même si l’inflation ne revient pas nécessairement à l’objectif de 2%, il y a des indices laissant croire qu’il soit possible d’atteindre cet objectif à l’avenir, que les causes de l’inflation ne sont pas aussi nombreuses qu’avant», avance Andrew Grantham.
La tendance de l’inflation au Canada se modère depuis le milieu de 2022, non sans quelques soubresauts, notamment une légère hausse de l’inflation au cours de l’été.
La banque centrale n’exclut pas la possibilité d’une nouvelle hausse des taux si elle le juge nécessaire. La plupart des prévisionnistes s’attendent toutefois à ce que la prochaine décision soit d’abaisser les taux d’intérêt l’année prochaine.
Les dernières données sur l’inflation ont toutefois tempéré les attentes des marchés financiers quant à de possibles baisses de taux dès mars ou avril.
«Nous avons toujours pensé que ça aurait été un peu prématuré compte tenu des données sur l’inflation, explique Andrew Grantham. Ça ne change donc rien à nos attentes selon lesquelles la première réduction aura lieu en juin.»