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RBC, première au monde pour le financement de l’industrie fossile

La Presse Canadienne|Publié le 13 avril 2023

RBC, première au monde pour le financement de l’industrie fossile

La banque américaine JPMorgan Chase se retrouve en deuxième position. (Photo: La Presse Canadienne)

La Banque Royale du Canada (RBC) a été le plus grand bailleur de fonds pour des projets de combustibles fossiles au niveau mondial en 2022, selon les données de la dernière étude de Banking on Climate Chaos, publiée jeudi par un consortium de groupes écologistes.

L’aide financière de la Royale au secteur des combustibles fossiles a atteint 42 milliards de dollars (G$) US en 2022, selon l’étude, soit 3G$ US de plus qu’en 2021.

Toujours selon l’étude, depuis la signature de l’Accord de Paris sur le climat en 2016, RBC a octroyé plus de 253,98 milliards de dollars US de financement aux compagnies de combustibles fossiles.

Cinq banques canadiennes dans le «top 15»

Cinq banques canadiennes se retrouvent parmi les 15 plus grands bailleurs de l’industrie fossile dans le monde pour l’année 2022.

La Banque Scotia est au septième rang avec des investissements de 29,5G$, suivie de près par la Banque TD au huitième rang (29G$).

La Banque de Montréal (19G$) occupe le 13e rang et la CIBC est au 14e rang (17G$).

Un double discours

Ces banques canadiennes font pourtant partie de l’alliance bancaire Net Zéro, une initiative des Nations unies.

Les banques qui se joignent à cette alliance doivent s’engager à aligner leurs portefeuilles de prêts et d’investissements en vue d’atteindre l’objectif zéro émission de gaz à effet de serre nette d’ici 2050, ainsi qu’à fixer des objectifs intermédiaires pour 2030 ou plus tôt.

De passage à Montréal pour la COP15 en décembre, le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, avait appelé à une réforme du système financier et avait demandé notamment aux banques de faire en sorte que leurs placements favorisent la conservation et l’utilisation durable de la biodiversité.

«Notre appel n’est pas seulement pour les banques canadiennes, c’est pour le secteur financier en général. Il faut que les banques et les institutions financières en général et les organisations qui les détiennent (…) accélèrent leur changement, qu’elles passent du financement des combustibles fossiles au financement de l’économie verte», avait indiqué le secrétaire général des Nations unies en conférence de presse.

RBC: «la pire des pires»

À la lumière du classement de Banking on climate chaos, Greenpeace Canada demande au gouvernement fédéral de légiférer pour que les banques abandonnent progressivement le financement des combustibles fossiles tout en augmentant leur soutien aux énergies propres.

«RBC est maintenant la pire des pires, elle trempe littéralement dans les sables bitumineux et n’a pas de plan pour le climat. Si on continue simplement de demander aux banques poliment de respecter la science du climat et de respecter les droits autochtones, clairement, elles ne le feront pas et les résultats qu’on a aujourd’hui démontrent qu’il faut que le gouvernement réglemente les banques», a fait valoir l’organisme.

La Presse Canadienne a tenté d’obtenir une réaction de la part de la Banque Royale jeudi matin concernant le classement de Banking on climate chaos, mais en après-midi, l’agence de presse n’avait pas encore reçu de réponse.

Pour l’année 2022, la banque américaine JPMorgan Chase se retrouve en deuxième position du classement de Banking on Climate Chaos, dernière la Royale.

Wells Fargo, Bank of America et Citi se trouvent également parmi les cinq plus grands financiers des combustibles fossiles pour l’année 2022.