Ce retrait s’inscrit dans une tendance à long terme de la banque, qui a déjà quitté 25 régions à haut risque au cours de la dernière décennie. (Photo: La Presse Canadienne)
La Banque Scotia concentrera ses efforts de croissance plus près de chez elle et pourrait se retirer de certains marchés étrangers dans le cadre d’un nouveau plan stratégique présenté par le chef de la direction, Scott Thomson, mercredi.
M. Thomson a indiqué que la banque consacrera environ 90% de ses capitaux supplémentaires à ses marchés canadien, américain et mexicain, tandis que les dépenses dans ses marchés d’Amérique latine feront l’objet d’un examen plus approfondi.
«Nous accélérons la croissance de nos activités au Canada et nous allouons de plus en plus de capitaux à des marchés stables et à haut rendement en Amérique du Nord», a-t-il déclaré lors d’une présentation à l’intention des investisseurs.
La banque sera sélective dans le financement de ses activités personnelles et commerciales au Chili et au Pérou, tandis que ses divisions en Colombie et en Amérique centrale devront se redresser sans financement supplémentaire ou la banque cherchera à se retirer de ces marchés.
«Ils ont un plan, ils l’exécutent, mais nous déterminerons s’il faut poursuivre ce plan ou redéployer le capital dans un délai relativement court, a expliqué M. Thomson.
Le retrait potentiel des marchés moins rentables s’inscrit dans une tendance à long terme de la banque, qui a déjà quitté 25 régions à haut risque au cours de la dernière décennie.
Depuis des années, la Banque Scotia affiche des performances inférieures à celles de ses pairs en matière de rendement pour les actionnaires, ainsi que des indicateurs tels que la croissance du chiffre d’affaires et le rendement des capitaux propres.
La banque s’est trop concentrée sur le volume, en augmentant le nombre de clients et les activités, sans se préoccuper suffisamment du rendement de cette croissance, a estimé M. Thomson.
«Il s’agit d’une philosophie fondamentalement différente sur la manière de créer de la valeur pour les actionnaires. Je pense que nous allons créer de la valeur par le biais d’une croissance rentable. Il y aura une croissance du volume, mais ce sera de la valeur, et non pas une augmentation du volume par le biais du bilan», a-t-il dit.
Afin d’accroître la valeur, il a expliqué que la banque s’efforcera d’établir davantage de «relations primaires» où les clients utilisent la Banque Scotia pour leurs opérations bancaires quotidiennes et d’autres produits
La banque s’efforce également de réaliser des gains d’efficacité dans l’ensemble de ses activités. Elle a annoncé au dernier trimestre qu’elle réduisait ses effectifs d’environ 3% et a enregistré une charge de 354 millions de dollars à cet effet. Elle a également enregistré une charge de 87 millions $ liée à la réduction de son empreinte immobilière.
M. Thomson a déclaré que la banque, qui a déjà confirmé la fermeture de certaines succursales, est à la traîne par rapport à ses pairs en ce qui concerne les dépôts et les clients par succursale.
Le plan actualisé est le résultat d’un examen que M. Thomson a lancé dans le cadre de son entrée en fonction en tant que PDG de la banque en février.
Ian Bickis, La Presse Canadienne