La CAQ ne prévoit plus d’abolir le poste de lieutenant-gouverneur
La Presse Canadienne|Publié le 09 septembre 2022La Coalition avenir Québec de François Legault n’a pas d’appétit pour d’éventuels débats sur la place de la monarchie. (Photo: La Presse Canadienne)
Québec — La Coalition avenir Québec (CAQ) de François Legault ne cherchera pas à débattre de la place de la monarchie au Canada, maintenant que la reine Élisabeth II est décédée.
Et ce n’est pas non plus «dans (ses) priorités» de supprimer le poste de lieutenant-gouverneur au Québec.
Pourtant, en février 2021, le gouvernement Legault avait réaffirmé son engagement à abolir cette fonction «lorsque le contexte le permettra».
Le lieutenant-gouverneur représente la reine Élisabeth II — et maintenant le roi Charles III — au Québec. Le Parti québécois (PQ), notamment, réclame depuis un bon moment son départ.
«Ce n’est pas dans nos priorités pour le prochain mandat», a déclaré vendredi M. Legault, lors d’une conférence de presse à la Baie de Beauport, à Québec.
Le chef caquiste a par ailleurs balayé les questions portant sur la place de la monarchie au Canada, et les possibles discussions constitutionnelles à venir.
«Ce n’est pas dans nos intentions de toucher à ça dans un premier mandat», s’est-il contenté de dire.
L’an dernier, la ministre responsable des Institutions démocratiques, Sonia LeBel, déclarait que le poste de lieutenant-gouverneur constituait un «anachronisme» dont il fallait se défaire.
Mais elle observait que la fonction de lieutenant-gouverneur, même si elle n’est que «symbolique», faisait néanmoins partie des institutions démocratiques du Québec, qui sont difficilement «détricotables».
Signature du registre
François Legault a passé la journée de vendredi à Québec. Il s’est justement rendu en après-midi au bureau du lieutenant-gouverneur, J. Michel Doyon, pour signer le registraire en hommage à la reine.
Le texte signé se lit comme suit: «Au nom du gouvernement et du peuple québécois, je tiens à offrir mes plus sincères condoléances à la famille royale et au peuple britannique.»
Également à «témoigner de notre solidarité […] aux États souverains ayant eu Sa Majesté la reine Élisabeth II comme cheffe d’État, ainsi qu’aux États membres du Commonwealth à la suite du décès de Sa Majesté.
«Elle a régné pendant presque 70 ans et a soutenu son peuple dans des moments sombres. Par sa force et par son calme, Sa Majesté la reine Élisabeth II a marqué les esprits et l’histoire.
«C’est un grand personnage qui nous quitte. Nos pensées accompagnent la famille royale en ces temps des plus difficiles», poursuit le texte.
Avant d’y mettre sa griffe, et de poser pour la photo officielle, M. Legault s’était entretenu privément avec M. Doyon une bonne dizaine de minutes.
À sa sortie, il a déclaré d’un ton solennel: «On doit offrir notre respect. Soixante-dix ans au service de son peuple, c’est méritoire. […] Je pense qu’il y a plusieurs Québécois qui apprécient ce qu’elle a fait.»
Le PQ fait de la «petite politique»
Plus tôt, M. Legault s’était offusqué de l’attitude du chef du PQ, Paul St-Pierre Plamondon, qui, la veille, s’opposait à la mise en berne du drapeau québécois.
Le chef péquiste estimait que François Legault ne devait pas traiter la reine d’Angleterre «en chef de l’État québécois» ni donner de la crédibilité à un «régime colonial britannique illégitime au Québec».
«Je n’en reviens pas de ce qu’a fait M. St-Pierre Plamondon hier, a déclaré M. Legault. Quand la reine mère est morte, quand Margaret est morte, Bernard Landry a mis le drapeau du Québec en berne.
«Que Paul St-Pierre Plamondon vienne faire de la petite politique avec la monarchie la journée du décès de la reine Élisabeth II, j’en reviens pas», s’est-il exclamé en mêlée de presse.
Jeudi, au moment d’apprendre le décès d’Élisabeth II, M. Legault avait été le seul chef de parti à suspendre ses activités de campagne pour la journée.