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La CAQ tient des propos «dangereux», dénonce Anglade

La Presse Canadienne|Mis à jour le 26 avril 2024

La CAQ tient des propos «dangereux», dénonce Anglade

Dominique Anglade devait tenir un point de presse sur la pénurie de main-d’œuvre, mais les propos de François Legault et de Jean Boulet ont chamboulé ses plans. (Photo: La Presse Canadienne)

Québec — Les propos choc tenus par le premier ministre sortant François Legault et son candidat dans Trois-Rivières, Jean Boulet, sur l’immigration sont «dangereux», dénonce la cheffe libérale Dominique Anglade.

Mercredi, M. Legault a déclaré devant la Chambre de commerce du Montréal métropolitain qu’il serait «suicidaire» d’accueillir plus de 50 000 immigrants par année.

Cette déclaration s’ajoutait à celle de M. Boulet, selon qui «80% des immigrants s’en vont à Montréal, ne travaillent pas, ne parlent pas français ou n’adhèrent pas aux valeurs de la société québécoise».

M. Boulet, le ministre sortant de l’Immigration, a reconnu mercredi avoir «mal exprimé sa pensée» en prononçant ces paroles le 21 septembre dernier lors d’un débat entre candidats à Trois-Rivières.

Or, ce n’est pas la première fois que la Coalition avenir Québec (CAQ) de François Legault tient des propos «dangereux» qui «alimentent la peur de l’autre», a dénoncé Mme Anglade.

«On a parlé de louisianisation, de violence, de menaces, aujourd’hui c’était le suicide. Je veux dire, quel autre mot est-ce qu’il peut ajouter?» a-t-elle réagi en point de presse à Québec.

«Quand on est rendu à avoir utilisé tous ces mots-là, ce ne sont plus des erreurs, ce sont des choix délibérés qu’il fait. Il fait délibérément le choix de la fermeture, de la division, parce que ça le sert politiquement», insiste-t-elle.

Mme Anglade devait tenir un point de presse sur la pénurie de main-d’œuvre, mais les propos des deux hommes ont chamboulé ses plans.

«J’ai dit à l’équipe ce matin, après avoir entendu les propos de François Legault et Jean Boulet, j’ai dit non. Là, il y a quelque chose qui ne fonctionne vraiment pas dans le discours actuel», relate-t-elle.

Ce discours est blessant, fait valoir la cheffe libérale, qui est d’origine haïtienne. «On est en train de dire: […] “Finalement […] la personne que tu es, elle ne ‘fitte’ pas vraiment au Québec”. […] C’est pour ça que ça fait mal.»

Dominique Anglade martèle qu’elle n’en a que faire des excuses des caquistes. Elle invite «toute la population du Québec qui ne pense pas, qui ne réfléchit pas comme ça» à aller voter le 3 octobre.

Mettre fin aux chicanes

Plus tard, au sortir d’une rencontre avec le maire de Québec, Bruno Marchand, Mme Anglade a promis de collaborer avec les villes et «de mettre fin aux chicanes».

«Regardez ce qui s’est passé avec le pont de Québec et le fédéral: chicane, pas de résultats pour Québec. Tramway: ça a tout pris pour qu’on puisse aller de l’avant. Troisième lien: même affaire, des chicanes.

«Je veux mettre une fin aux chicanes. […] J’ai exprimé ma volonté réelle de collaborer, de faire en sorte de respecter l’autonomie municipale, de travailler en partenariat avec la Ville de Québec», a-t-elle résumé.