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La CDPQ a vu son portefeuille immobilier reculer de 6,2% en 2023

Denis Lalonde|Publié le 22 février 2024

La CDPQ a vu son portefeuille immobilier reculer de 6,2% en 2023

(Photo: La Presse Canadienne)

Le portefeuille immobilier de la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) a connu une année 2023 difficile, mais moins que son indice de référence, selon la direction de l’organisation.

La CDPQ a vu la valeur de son portefeuille immobilier reculer de 6,2% en 2023, ce qui se compare à une baisse de 10% pour son indice de référence.

«Malgré des défis économiques et des enjeux structurels dans certains secteurs comme celui des bureaux, le portefeuille immobilier s’est montré plus résilient, et le repositionnement entamé en 2020 vers des secteurs porteurs comme la logistique permet de mitiger la baisse de valeur», lit-on dans les documents de la Caisse.

La direction soutient que les transactions dans le secteur ont été à un creux de 15 ans l’an dernier, mais que ses acquisitions ont été effectuées principalement dans le secteur de la logistique, alors que des ventes ont été conclues entre autres du côté de l’immobilier commercial.

«Sur cinq ans, le rendement annualisé se situe à -0,5%, comparativement à 0,8% pour l’indice de référence, notamment en raison de la surpondération des centres commerciaux canadiens dans le portefeuille de la Caisse en début de période», est-il écrit.

Depuis 2020, la CDPQ a effectué pas moins de 300 transactions totalisant 50 milliards de dollars (G$) dans le secteur, et soutient que depuis qu’elle a choisi de diminuer son exposition à l’immobilier de bureaux et de centres commerciaux, le portefeuille a généré une valeur ajoutée de 5,5G$ par rapport à son indice de référence.

 

Des suppressions d’emplois «substantielles» à venir

La CDPQ a annoncé le 24 janvier que ses filiales immobilières Otéra Capital et Ivanhoé Cambridge, qui comptent respectivement 150 et 570 employés, allaient être intégrées à la structure de la société mère.

L’intégration, amorcée le 29 janvier, devrait durer de 18 à 24 mois et permettre à la Caisse de générer des synergies de 100 millions de dollars (M$) qui viendront principalement de l’optimisation des systèmes informatiques, de la réduction du nombre de partenaires et fournisseurs et de l’optimisation des équipes.

«On ignore encore combien d’emplois seront supprimés, mais ça ne se calculera pas en dizaines, ce sera quelque chose de plus substantiel», soutient le président et chef de la direction de la CDPQ, Charles Emond.

«Des gens peuvent être prêts à accepter une indemnité de départ, mais de l’autre côté on a des équipes qui peuvent être remobilisées, donc on n’a pas encore de chiffre final, mais c’est un nombre qui pourra être important», dit-il, précisant que des coupures seront effectuées tant à la Caisse que dans ses deux filiales immobilières.

«De prime abord, la raison de l’intégration s’inscrit dans une suite logique d’un rapprochement qui a lieu depuis les trois ou quatre dernières années. Le rapprochement s’est fait avec la collaboration de Nathalie (Palladitcheff, actuelle présidente et cheffe de la direction d’Ivanhoé Cambridge), de Rana (Ghorayeb, présidente et cheffe de la direction d’Otéra Capital) et leurs équipes. C’est la vision d’un grand groupe aligné avec tous nos piliers stratégiques», raconte le PDG.

Ce dernier explique que l’intégration va permettre à la Caisse de se concentrer davantage sur son métier d’investisseur, de maximiser ses partenariats en parlant d’une seule voix, d’avoir une présence mondiale consolidée, de rassembler ses employés les plus performants et de tirer avantage des meilleures pratiques de ses filiales. «En fait, on veut maximiser la performance pour nos déposants, aux meilleurs coûts, dit-il.

«Sur le 100M$ de synergies, il y a un premier volet qui va aller jusqu’à la fin avril où on sera à même d’évaluer nos équipes et de mettre en place une organisation cible. Historiquement, on était trois entités qui opéraient indépendamment l’une de l’autre, avec des structures de coûts raisonnables. Là, on part de quelque chose de raisonnable qui va devenir optimal», affirme Charles Emond.

Selon lui le processus va s’étirer jusqu’à la fin de 2025, puisque l’optimisation des systèmes mettra plus de temps.

 

Rachat des actionnaires minoritaires

L’intégration prévoit que la Caisse deviendra l’unique actionnaire de ses deux filiales immobilières, elle qui en possède actuellement entre 97% et 98%. Les actionnaires minoritaires sont les Régimes de retraite des policiers et policières de la Ville de Montréal, le Régime des rentes du Mouvement Desjardins et Rio Tinto Gestion Canada. Le montant du rachat des actionnaires minoritaires n’est pas encore connu.

On ignore encore qui dirigera les activités immobilières à la Caisse. Nathalie Palladitcheff quittera ses fonctions le 29 avril.