Signé par 11 pays de l’Asie-Pacifique en 2018, ce traité commercial transpacifique est le plus important pacte de libre-échange de la région. (Photo: 123RF)
Pékin — La Chine a formellement demandé à adhérer à l’important partenariat de libre-échange transpacifique CPTPP, a annoncé son ministre du Commerce jeudi en fin de journée, en dépit de la montée des tensions géopolitiques avec l’Australie, un des pays membres.
Signé par 11 pays de l’Asie-Pacifique en 2018, ce traité commercial transpacifique (CPTPP) est le plus important pacte de libre-échange de la région, qui pèse pour environ 13,5% de l’économie mondiale.
«Le 16 septembre, le ministre du Commerce, Wang Wentao, a présenté la demande officielle de la Chine pour adhérer» à l’Accord transpacifique global et progressiste (CPTPP), a indiqué ce ministre dans une déclaration en ligne.
Il a ajouté que la demande avait été soumise par lettre au ministre du Commerce de la Nouvelle-Zélande, Damien O’Connor, avec qui il a eu une conversation téléphonique au sujet du suivi de cette demande d’adhésion de la Chine.
La Chine avait déjà manifesté son souhait d’y adhérer à plusieurs reprises, et le Premier ministre Li Keqiang avait déclaré en mars que la deuxième économie du monde «envisagera activement d’y adhérer».
Liant quelque 500 millions de personnes, l’accord rebaptisé Partenariat transpacifique global et progressiste (CPTPP) pour son sigle anglais) a succédé à un traité précédent dons les États-Unis s’étaient retirés en 2017, sous la présidence de Donald Trump.
L’ambassade de Chine en Australie a fait pression cette semaine sur Canberra pour adhérer, en écrivant à une commission d’enquête parlementaire australienne que «l’adhésion de la Chine au CPTPP procurerait d’importants avantages économiques», a rapporté l’agence Bloomberg.
Cependant, les onze membres du CPTPP devront parvenir à un consensus pour permettre à Pékin d’y adhérer, une perspective délicate, sur fond de tumultueux conflit géopolitique avec Canberra qui avait vu la Chine imposer des droits de douane sur une gamme de produits australiens, y compris le vin et l’orge.
L’Australie a ainsi demandé jeudi à l’OMC d’intervenir contre les droits de douane frappant son vin, sur ce qui était encore son plus grand marché à l’exportation.
Canberra avait dévoilé mercredi un partenariat militaire stratégique avec les États-Unis et le Royaume-Uni, pour lui fournir des sous-marins nucléaires afin de contrer l’influence chinoise dans la région Indo-Pacifique. La Chine a qualifié cette alliance d’«extrêmement irresponsable».
Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Zhao Lijian, a déclaré jeudi que «l’exportation de technologies de sous-marins nucléaires hautement sensibles vers l’Australie par les États-Unis et le Royaume-Uni prouve une fois de plus qu’ils utilisent les exportations nucléaires comme un outil pour la stratégie géopolitique et l’adoption de deux normes.»