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La Commission canadienne du lait reporte la hausse de prix

La Presse Canadienne|Publié le 01 novembre 2023

La Commission canadienne du lait reporte la hausse de prix

Avec cette annonce de la Commission, les autres secteurs soumis à la gestion de l'offre, comme le poulet et les oeufs, seront probablement également sous pression pour suspendre leurs hausses de prix. (Photo: 123RF)

La Commission canadienne du lait (CCL) a annoncé mercredi qu’elle reportait de trois mois l’augmentation prévue du prix du lait à la ferme, alors que l’industrie alimentaire est aux prises avec des pressions pour stabiliser les prix des aliments.

L’augmentation de 1,77%, normalement prévue pour le début février, entrera ainsi en vigueur le 1er mai, et se traduira par une hausse d’un peu plus de 1 cent par litre de lait. 

L’inflation affecte les Canadiens et l’ensemble de la chaîne de valeur du secteur laitier, de la ferme jusqu’à l’assiette des consommateurs, a souligné la présidente de la CCL, Jennifer Hayes, dans un communiqué.

«La CCL s’efforce toujours de trouver un équilibre entre les répercussions sur les consommateurs et la durabilité de l’industrie laitière.»

La Commission, une société d’État, examine chaque automne le prix que les producteurs laitiers reçoivent pour leur lait.

Les ajustements de prix entrent normalement en vigueur en février suivant.

En octobre, la CCL a statué que, selon sa formule de tarification, le prix du lait à la ferme pourrait augmenter de 1,77% en février. 

Avant l’annonce annuelle des prix, la Fédération canadienne des épiciers indépendants a demandé une pause de l’augmentation du prix, faisant valoir que l’industrie alimentaire se trouvait dans une situation exceptionnelle cette année.

L’appel de la Fédération a déclenché un mécanisme qui a mis de côté les résultats de la formule tarifaire au profit d’une fixation d’un prix basée sur la concertation des parties prenantes.

Environ une semaine plus tard, les Producteurs laitiers du Canada ont également recommandé de retarder la hausse des prix.

Le vice-président Gary Sands, vice-président principal de la Fédération canadienne des épiciers indépendants, a applaudi cette décision. 

«Ils appuient sur le bouton pause, et nous pensons que c’est approprié», a-t-il affirmé. 

«À l’heure actuelle, nous essayons tous d’atteindre la stabilité des prix. […] Je pense qu’ils ont adopté une ligne de conduite très prudente.» 

Gary Sands a toutefois averti qu’une pause dans les prix du lait à la ferme ne signifiait pas que les prix de détail des produits laitiers ne pourraient pas encore augmenter entre-temps. Le lait à la ferme, qui est utilisé pour fabriquer de nombreux produits, notamment le lait, le fromage et le yaourt, n’est qu’un des nombreux facteurs qui entrent en ligne de compte dans les prix facturés aux détaillants par les transformateurs laitiers, a-t-il rappelé.

La chaîne d’approvisionnement alimentaire du Canada subit la pression du gouvernement fédéral pour maintenir les prix stables dans le contexte de la forte inflation et de la hausse rapide des taux d’intérêt, qui ont de plus en plus comprimé les budgets des consommateurs.

Comme les consommateurs, les producteurs laitiers ont également ressenti les pressions de l’inflation, a souligné la CCL dans un communiqué: «Malgré la stabilisation des coûts des aliments pour le bétail, du carburant et des engrais, les gains des producteurs ont été contrebalancés par des taux d’intérêt plus élevés.»

Gary Sands a estimé qu’à mesure que le mois de mai approche, la Commission devrait réévaluer si une augmentation des prix est appropriée. Si ce n’est pas le cas, il a affirmé qu’il ferait pression pour retarder davantage la hausse.

Avec cette annonce de la Commission, les autres secteurs soumis à la gestion de l’offre, le poulet et les oeufs, seront probablement également sous pression pour suspendre leurs hausses de prix, a observé Gary Sands.