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La construction résidentielle au ralenti pour démarrer 2022

Charles Poulin|Publié le 19 avril 2022

La construction résidentielle au ralenti pour démarrer 2022

Les chiffres dévoilés par la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL) indiquent qu’il s’est démarré 11 818 nouvelles maisons, copropriétés et appartements entre janvier et mars 2022. (Photo: 123RF)

L’année 2022 s’amorce sur un ralentissement de la construction résidentielle, ce qui ne laisse présager rien de bon quant au problème majeur d’inventaire persistant partout en province.

Le premier trimestre s’est terminé avec une baisse de 19% des mises en chantier. Les chiffres dévoilés par la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL) indiquent qu’il s’est démarré 11 818 nouvelles maisons, copropriétés et appartements entre janvier et mars 2022, soit environ 3000 de moins que les 14 628 enregistrées au cours de la même période l’an dernier.

Si la demande risque d’être moins soutenue en 2022 sur le marché immobilier résidentiel, notamment grâce aux hausses du taux directeur de la Banque du Canada, l’offre, elle, ne semble pas vouloir s’améliorer, note le directeur du service économique de l’Association des professionnels de la construction et de l’habitation du Québec (APCHQ), Paul Cardinal.

« Le Québec est dans une situation particulière où il aurait besoin d’un grand nombre de logements supplémentaires, remarque-t-il. L’APCHQ estime qu’il manque à l’heure actuelle 100 000 logements. Nous aurions besoin d’une accélération des mises en chantier, mais ce n’est pas ce que nous observons. »

Paul Cardinal met la diminution des chantiers en contexte, rappelant que les années 2020 et 2021 ont été très fastes à ce chapitre. Il n’en demeure pas moins que le rythme moins soutenu des mises en chantier prévu pour 2022, grevé par des coûts de construction en forte progression, aura un impact sur l’inventaire disponible sur le marché immobilier.

Montréal

La situation est particulièrement difficile sur l’île de Montréal, où l’on observe un repli de 3023 unités d’habitation au premier trimestre (-37%).

En fait, si l’on enlève Montréal de l’équation, le reste de la province se retrouve avec une croissance des mises en chantier de 3%.

« Il faut souligner qu’en 2021, Montréal avait connu une année record », avance Paul Cardinal.

Même si le reste du Québec affiche une courte progression pour lancer 2022, cela ne veut pas dire que le marché immobilier résidentiel se refroidira cette année.

« Ce ne sera pas de nature à juguler la surchauffe, estime Paul Cardinal. Même si la demande risque d’être réduite à cause de la hausse des taux d’intérêt, il va demeurer une rareté importante sur le marché de la revente, ce qui va encore faire augmenter le prix des propriétés à un bon rythme. »