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La COVID-19 continue de plomber Air Canada

La Presse Canadienne|Publié le 23 juillet 2021

La COVID-19 continue de plomber Air Canada

(Photo: Graham Hughes pour La Presse Canadienne)

Air Canada (AC) prévoit une reprise de la demande au cours des prochains mois, alors que les restrictions de voyage s’assoupliront et que les voyageurs chercheront à s’échapper après avoir été confinés par la pandémie de COVID-19.

Même si dans l’ensemble, les réservations restent inférieures à leurs niveaux prépandémiques, l’intérêt des consommateurs a commencé à augmenter en juin, avec l’élimination des quarantaines pour les Canadiens entièrement vaccinés qui reviennent au pays et la levée d’autres restrictions de voyage.

« Nous pouvons maintenant affirmer avec optimisme que nous franchissons un cap et nous nous attendons à voir bientôt des améliorations financières corrélées », a affirmé vendredi le chef de la direction du transporteur, Michael Rousseau, lors d’une conférence téléphonique avec des analystes.

« Des indices montrent que les pires effets de la pandémie de la COVID-19 pourraient maintenant être derrière nous. D’après ce que nous voyons sur d’autres marchés qui sont plus avancés dans la réouverture au Canada, nous nous attendons à ce que les voyages reprennent à un rythme accéléré. »

M. Rousseau a indiqué que les réservations augmentaient de façon régulière pour les marchés intérieurs, transfrontaliers et atlantiques, ainsi que pour les destinations soleil pour l’hiver à venir. Les réservations pour certaines semaines de juin étaient en avance sur la même période en 2019, soit avant la pandémie.

« Nous nous attendons à ce que les annonces les plus récentes du gouvernement du Canada assouplissant les mesures existantes contribuent davantage à renforcer l’intérêt de nos clients pour les vols. »

La demande actuelle concerne principalement les voyages d’agrément et les visites d’amis et de famille, mais Air Canada s’attend à un retour progressif de la demande pour les voyages d’affaires en septembre et octobre, a ajouté la directrice commerciale du transporteur, Lucie Guillemette.

Cela pourrait être facilité par la possibilité, pour les passagers canadiens, de se fier aux tests de dépistage de la COVID effectués au Canada pour les voyages de moins de 72 heures.

« Nous sommes encouragés par certains des commentaires de nos pairs aux États-Unis au sujet de la reprise globale des voyages d’affaires », a-t-elle indiqué aux analystes.

Mme Guillemette a précisé que la reconstruction des activités d’Air Canada aux États-Unis, où il est le plus grand transporteur étranger, était la clé de sa reprise. Cela accélérera également la reprise des activités internationales, alors qu’il cherche à atteindre ou à dépasser sa part du marché américain pour les vols long-courriers internationaux.

Les activités de l’Atlantique se rétabliront plus rapidement que celles du Pacifique ou de l’Amérique latine en raison des taux de vaccination élevés, des liens culturels et commerciaux solides avec l’Europe et du vif intérêt des Canadiens pour les voyages d’agrément.

« Nous observons déjà des signaux de saine demande pour l’Europe jusqu’en 2022 », a-t-elle ajouté.

 

Plus petite perte que l’an dernier

La ligne aérienne montréalaise a affiché une perte de 1,17 milliard $, ou 3,31 $ par action, pour son plus récent trimestre, comparativement à une perte de 1,75 milliard $, ou 6,44 $ par action, pour la même période un an plus tôt.

En excluant les éléments non récurrents, le bénéfice ajusté a atteint de 1,08 milliard $, ou 3,03 $ par action.

Les revenus pour le trimestre clos le 30 juin ont bondi de 58,8 % à 837 millions $, par rapport à ceux de 527 millions $ du deuxième trimestre de 2020.

Les produits attribuables aux passagers ont plus que doublé pour atteindre 426 millions $ par rapport au même trimestre l’an dernier, qui avait été le premier trimestre complet touché par la pandémie. Les revenus attribuables au transport de fret ont augmenté de 33 % pour atteindre le sommet record de 358 millions $.

Les analystes s’attendaient à ce qu’Air Canada affiche un profit ajusté par action de 2,76 $, à partir d’un chiffre d’affaires de 848,2 millions $, selon les prévisions recueillies par la firme de données financières Refinitiv.

La plus grande compagnie aérienne du pays a augmenté sa capacité en sièges de 78 % par rapport à la même période l’année dernière, mais elle restait en baisse de 86 % par rapport au deuxième trimestre de 2019. Air Canada prévoit d’augmenter ses sièges-milles offerts au troisième trimestre, afin que la capacité ne soit plus que 65 % en deçà de ses niveaux de la même période en 2019.

En août, sa capacité nationale devrait représenter environ les deux tiers de ce qu’elle était en 2019.

« Les perspectives du troisième trimestre annoncent une sainte reprise de la demande et une amélioration significative de la consommation quotidienne des liquidités », a écrit l’analyste Walter Spracklin, de RBC Dominion valeurs mobilières, dans un rapport.

Air Canada a indiqué avoir remboursé environ 1 milliard $ de billets pour les vols annulés à cause de la pandémie, et s’attend à payer 200 millions $ supplémentaires au troisième trimestre, montant qui sera couvert par la facilité de crédit de 1,4 milliard $ du gouvernement fédéral prévue à cet effet.

La compagnie aérienne dit avoir rappelé au travail environ 2900 employés en juin et juillet, alors qu’elle rétablit le service estival vers certaines destinations, en particulier au Canada et aux États-Unis. Davantage de travailleurs seront rappelés pour la saison d’automne.

Air Canada a conservé environ la moitié de ses effectifs, y compris la grande majorité des pilotes qui sont restés à jour et seront prêts à voler aussitôt que les conditions le justifieront.

Alors qu’elle s’efforce de reconstruire ses activités, la ligne aérienne a indiqué qu’elle se préparait également à relever les défis d’une concurrence accrue découlant des plans d’expansion de Porter Airlines et de Flair Airlines. Porter prévoit d’ajouter un service d’avions à réaction à partir de plusieurs aéroports, dont l’aéroport international Pearson de Toronto, au cours du second semestre de 2022, tandis que Flair ajoute des avions à sa flotte et des destinations à son offre.

M. Rousseau a indiqué qu’Air Canada serait prêt à affronter cette nouvelle concurrence. Il a également souligné que l’échec du rachat de Transat avait peut-être été bénéfique à long terme, et qu’il aurait été très difficile de se réaliser son intégration tout en se concentrant sur la reprise postpandémique.