La création d’emplois au Canada ne suit pas la croissance
La Presse Canadienne|Publié le 04 août 2023L’emploi a pour sa part peu changé, a indiqué vendredi Statistique Canada, un total de 6400 emplois ayant été perdus. (Photo: La Presse Canadienne)
Ottawa — Le taux de chômage au Canada a de nouveau augmenté le mois dernier, alors que l’économie peinait à créer suffisamment d’emplois pour suivre le rythme de la croissance démographique.
L’emploi a pour sa part peu changé, a indiqué vendredi Statistique Canada, un total de 6400 emplois ayant été perdus.
Pendant ce temps, le taux de chômage a grimpé à 5,5%, enregistrant une augmentation pour un troisième mois consécutif.
Le mois de mai a marqué un tournant sur le marché du travail, le taux de chômage ayant augmenté pour la première fois en neuf mois. Auparavant, le taux de chômage se maintenait à 5%, juste au−dessus du creux historique de 4,9% atteint l’été dernier.
Alors que la population du Canada continue de croître rapidement, la hausse du chômage indique que l’économie ne crée pas suffisamment d’emplois pour absorber une plus grande main−d’œuvre.
«Nous avons constaté une augmentation constante du nombre de personnes sans emploi au Canada, mais des personnes qui sont toujours sur le marché du travail», a expliqué James Orlando, directeur des études économiques à la Banque TD.
Le nombre de postes vacants a également diminué au pays, offrant un autre signe que le marché du travail s’assouplit.
M. Orlando a indiqué que la forte croissance démographique aidait l’économie à rester à flot, alors que les nouveaux arrivants font croître la demande. Ainsi, les taux d’intérêt plus élevés ne mènent pas à des pertes d’emplois pures et simples, mais plutôt à une augmentation du taux de chômage, a-t-il précisé.
«Quand les gens viennent au Canada, même s’ils ne trouvent pas d’emploi immédiatement, ce sont des consommateurs, n’est−ce pas? Ils cherchent un logement, ils doivent acheter de la nourriture, ils doivent acheter des vêtements. Alors ils achètent des choses dans l’économie. Et c’est un choc pour la demande», a poursuivi M. Orlando.
«Cela met un plancher sous l’économie à un moment où la plupart des gens auraient pensé qu’elle se contracterait.»
L’agence fédérale a indiqué que les pertes d’emplois le mois dernier avaient été menées par l’industrie de la construction, tandis que les plus grands gains d’emplois ont été réalisés dans les soins de santé et l’assistance sociale.
Les taux d’intérêt élevés devraient faire grimper le chômage encore davantage à mesure que les coûts d’emprunt augmentent pour les entreprises et les consommateurs.
La Banque du Canada a relevé son taux directeur à 5,0% le mois dernier, le portant à son plus haut niveau depuis 2001. La banque centrale espère que ses hausses de taux dynamiques ralentiront suffisamment l’économie pour ramener l’inflation à son objectif de 2,0%.
Elle s’inquiète également du rythme de la croissance des salaires, qui a rebondi en juillet, montrant une progression de 5,0% d’une année à l’autre.
L’inflation en juin a reculé à 2,8%, dans la fourchette cible de 1,0% à 3,0% de la Banque du Canada. Mais les mesures de base de l’inflation, qui éliminent l’effet des prix les plus volatils, montrent que les prix continuent d’augmenter rapidement et les nouvelles prévisions de la banque centrale ne visent désormais un retour à une inflation de 2,0% que vers le milieu de 2025.