En quelques jours, le secteur a connu la défaillance de trois établissements aux États-Unis, dont deux des trois plus grandes faillites bancaires de l’histoire. (Photo: 123RF)
New York — La crise qu’a vécue le secteur bancaire depuis un mois n’est «pas terminée» et aura des conséquences «sur plusieurs années», a prévenu le PDG de JPMorgan Chase, Jamie Dimon, dans une lettre adressée aux actionnaires publiée mardi.
«La crise actuelle n’est pas terminée, et même lorsqu’elle sera derrière nous, elle aura des répercussions sur plusieurs années», a écrit le patron emblématique de la première banque américaine par la taille des actifs, dans un document figurant dans le rapport annuel.
En quelques jours, le secteur a connu la défaillance de trois établissements aux États-Unis, dont deux des trois plus grandes faillites bancaires de l’histoire américaine. La séquence s’est prolongée avec le rachat, en catastrophe, de Credit Suisse par son concurrent suisse UBS pour éviter l’implosion de cet acteur européen majeur.
«Même s’il est vrai que cette crise bancaire a +bénéficié+ aux plus grandes banques, qui ont reçu un afflux de dépôts venu de plus petits établissements, l’idée que cet effondrement a été bon pour qui que ce soit est absurde», a fait valoir Jamie Dimon.
Lors de la semaine qui a vu Silicon Valley Bank (SVB) et Signature Bank mettre la clef sous la porte, les petites banques ont vu leurs dépôts diminuer de 185 milliards de dollars US, alors que les grands noms de la place ont connu un bond de 120 milliards, selon des chiffres publiés par la banque centrale américaine (Fed).
«Ces faillites n’ont été bonnes pour aucune banque, quelle que soit sa taille», a martelé le PDG. «Toute crise qui affecte la confiance des Américains dans leurs banques est mauvaise pour tous les établissements.»
«Et même si cela n’a rien à voir avec 2008, il n’est pas facile de déterminer quand cette crise va se terminer», a écrit Jamie Dimon, qui s’attend à ce qu’elle «cause un resserrement des conditions financières, car les banques et autres organismes prêteurs vont devenir plus prudents.»
S’il s’attend à ce que la crise bancaire entraîne des changements en matière de régulation, il invite les autorités à éviter «une réponse instinctive, interminable ou motivée par des objectifs politiques».
«Nous ne devrions pas essayer de mettre en place un régime [réglementaire] qui élimine la possibilité d’une faillite», dit-il, «mais plutôt un système qui réduit la probabilité d’une défaillance et d’une contagion.»