La croissance de l’économie canadienne a été plus lente que prévu
La Presse Canadienne|Mis à jour le 11 juillet 2024(Photo: La Presse Canadienne)
La croissance de l’économie canadienne a été plus lente que prévu au premier trimestre, ce qui renforce les arguments en faveur d’une éventuelle réduction des taux d’intérêt par la Banque du Canada la semaine prochaine.
Statistique Canada a annoncé vendredi que l’économie avait connu une croissance annualisée de 1,7% au cours des trois premiers mois de l’année. L’agence fédérale a également révisé à la baisse ses chiffres de croissance au quatrième trimestre de 2023.
Statistique Canada a indiqué que la croissance au cours des trois derniers mois de 2023 se situait à un taux annualisé de 0,1%, alors que son estimation initiale était de 1%.
Ce rapport présente les dernières données économiques majeures avant la décision de la Banque du Canada sur les taux d’intérêt la semaine prochaine. La banque centrale s’attendait à un taux de croissance annuel de 2,8% pour le premier trimestre.
Tu Nguyen, économiste au cabinet de fiscalité et de conseil RSM Canada, a affirmé que le rapport sur le PIB, combiné à d’autres données récentes, lui suggère que la Banque du Canada réduira son taux d’intérêt directeur d’un quart de point de pourcentage le 5 juin.
«Je pense que l’économie en a vraiment besoin pour que la reprise puisse commencer le plus tôt possible», a-t-elle déclaré dans une entrevue.
Mme Nguyen a reconnu que la banque centrale pourrait attendre jusqu’en juillet pour réduire ses taux, mais elle a ajouté qu’elle pensait que cela maintiendrait les taux à un niveau restrictif plus longtemps que nécessaire.
«Je pense que lors de l’annonce précédente sur les taux, la banque avait semblé beaucoup plus conciliante et elle a reconnu que l’inflation était désormais inférieure à 3% (inflation globale et inflation sous-jacente) et que les ménages souffraient vraiment de la hausse des taux», a-t-elle souligné.
L’incertitude demeure
Dans l’ensemble, les marchés financiers s’attendent à ce que la Banque du Canada réduise son taux d’intérêt directeur la semaine prochaine, mais cette opinion n’est en aucun cas universelle.
James Orlando, économiste principal à la Banque TD, a noté que la banque centrale s’enorgueillit de communiquer ses intentions d’apporter des changements à sa politique monétaire avant de procéder à une action directe.
«Si elle veut maintenir cet effort de transparence et d’orientation prospective, nous nous attendons à ce que la Banque du Canada maintienne ses taux stables la semaine prochaine et profite de la réunion pour préparer une réduction des taux en juillet», a écrit M. Orlando dans une note.
«Cela dit, attendez-vous à des feux d’artifice, car la Banque du Canada pourrait aller dans un sens ou dans l’autre avec cette décision», a-t-il prévenu.
Le gouverneur de la Banque du Canada, Tiff Macklem, a déclaré qu’une réduction des taux était possible, mais que la décision serait motivée par les données économiques.
Il a affirmé que la banque centrale voyait les conditions appropriées pour commencer à abaisser son taux directeur de 5%, mais qu’il souhaitait que ces conditions soient durables pour garantir que l’inflation se dirige vers l’objectif de 2% de la banque.
L’inflation annuelle est tombée à 2,7% en avril, comparativement à 2,9% en mars.
Bond de 0,7% des dépenses des ménages
Vendredi, Statistique Canada a indiqué que la croissance au premier trimestre a été alimentée par une hausse de 0,7% des dépenses des ménages.
Les dépenses des ménages en services ont augmenté de 1,1%, stimulées par les dépenses en télécommunications, en loyer et en voyages aériens, tandis que les dépenses des ménages en biens ont augmenté de 0,3% au premier trimestre, moussées par les dépenses en nouveaux camions, fourgonnettes et véhicules utilitaires sport.
Statistique Canada a également indiqué que les dépenses de consommation finale des ménages, mesurées par habitant, ont légèrement augmenté de 0,1% au premier trimestre, après avoir diminué pendant trois trimestres consécutifs.
Les résultats du premier trimestre sont intervenus alors que Statistique Canada a déclaré que le produit intérieur brut réel était resté essentiellement inchangé en mars, après une croissance de 0,2% en février.
En mars, le secteur de la construction a gagné 1,1%, son taux de croissance le plus fort depuis janvier 2022. Pendant ce temps, le secteur manufacturier a chuté de 0,8%, plombé par les travaux de réoutillage dans plusieurs usines d’assemblage automobile en Ontario.
L’agence a indiqué que ses estimations préliminaires pour l’économie d’avril montrent une croissance de 0,3%, les augmentations dans les secteurs de la fabrication, des mines, des carrières, de l’extraction de pétrole et de gaz et du commerce de gros étant partiellement compensées par des diminutions dans les services publics.
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