(Photo: courtoisie)
La demande est résiliente pour les boissons énergisantes, même si les consommateurs ont commencé à changer leurs habitudes pour s’ajuster à la flambée des prix des aliments, constate le président et chef de la direction de Guru, Carl Goyette.
Lors d’une conférence téléphonique pour discuter des résultats du quatrième trimestre de l’entreprise montréalaise, le dirigeant a souligné que les données de l’industrie des boissons énergisantes pointaient vers une augmentation des volumes et des ventes en dollars dans les dernières semaines.
Les consommateurs ont toutefois changé leurs habitudes, constate Carl Goyette. «(Ils) sont plus stratégiques. Par exemple, ils vont peut-être acheter davantage en paquet plutôt qu’à l’unité. (…) S’ils achètent en paquet, ils paient environ le prix par boisson qu’ils payaient lorsqu’ils achetaient à l’unité auparavant. Ils évitent ainsi les hausses de prix.»
Le grand patron de Guru a aussi indiqué que l’entreprise avait l’intention d’accroître sa présence dans les détaillants Dollarama. «Il y a encore beaucoup de place pour l’expansion chez Dollarama. Dans un contexte inflationniste, nous croyons que c’est un bon endroit où être présent.»
Grâce au partenariat avec PepsiCo, qui assure la distribution canadienne des produits de Guru depuis octobre 2021, les boissons de la société montréalaise sont distribuées dans un plus grand nombre de points de vente. Leurs produits sont maintenant distribués dans 96% des dépanneurs et stations-service au Canada et près de 77% des pharmacies et magasins à grande surface du pays.
L’entreprise a également dit avoir l’intention de poursuivre une stratégie publicitaire plus ciblée. «Nous voyons toujours la publicité comme un investissement pour 2023, a répondu la cheffe des finances, Ingy Sarraf. Nous allons dépenser beaucoup plus dans les médias sociaux, mais moins dans les panneaux publicitaires et les commandites d’évènements.»
Des résultats supérieurs aux attentes
Guru a dévoilé une perte moins grande que prévu au quatrième trimestre, tandis que la société a rapporté une augmentation de ses volumes de ventes, mais des revenus plus faibles en raison de son entente de distribution avec PepsiCo.
Carl Goyette a réitéré qu’il s’agissait d’une période de transition. Il a souligné que PepsiCo avait effectué une importante commande initiale au début du partenariat, soit au cours de la période avec laquelle les résultats du quatrième trimestre sont comparés.
En excluant l’effet de cette commande initiale, la croissance des volumes aurait été de 14% et l’augmentation des revenus auraient été de 18%, a souligné l’analyste John Zamparo, de CIBC Marchés mondiaux.
La société a enregistré une perte nette de 3,9 millions de dollars (M$), ou 12 cents par action, comparativement à une perte nette de 6 M$, ou 18 cents par action, à la même période un an plus tôt. Les revenus, pour leur part, ont diminué, passant de 8,5 M$ à 6,8 M$.
Avant la publication des résultats, les analystes anticipaient une perte ajustée par action de 23 cents et des revenus de 6,9 M$, selon les prévisions recueillies par la firme de données financières Refinitiv.
«Les ventes ont été légèrement inférieures au consensus des analystes, mais les marges ont été plus élevées que prévu, tandis que les dépenses ont été inférieures, ce qui a résulté en une perte moins importante que prévu», a résumé John Zamparo.
Questionné sur le moment où l’entreprise atteindra la rentabilité, Carl Goyette n’a pas voulu donner d’échéancier précis. La société dispose d’une encaisse de 46,3 M$ et de facilités de crédit non utilisées d’une valeur de 10 M$. «Nous allons atteindre la rentabilité bien avant de manquer d’argent», a assuré le dirigeant.
L’action de Guru gagnait 5 cents jeudi, en début d’après-midi, pour se négocier à 2,75 $ à la Bourse de Toronto.