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La dette hypothécaire des Canadiens a crû de 9%

La Presse Canadienne|Publié le 06 juillet 2022

La dette hypothécaire des Canadiens a crû de 9%

La SCHL affirme que les prêts hypothécaires à taux variable ont été de plus en plus favorisés l’an dernier, à mesure que les escomptes par rapport aux taux d’intérêt fixes augmentaient. (Photo: La Presse Canadienne)

OTTAWA — La dette hypothécaire résidentielle des Canadiens a enregistré l’an dernier sa croissance la plus rapide depuis 2008, a indiqué mercredi la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL).

L’agence fédérale du logement a souligné que la dette hypothécaire avait augmenté de 9% en 2021 par rapport à l’année précédente, et que sa croissance avait franchi le seuil des 10% au cours des premiers mois de cette année, avant que la hausse des taux d’intérêt ne commence à ralentir le marché.

«Les niveaux d’investissements des ménages sont assez élevés. C’est donc une source de vulnérabilité», a affirmé Tania Bourassa-Ochoa, économiste principale à la SCHL et co-autrice du rapport sur les tendances hypothécaires.

Les banques ont enregistré une augmentation de 43% des nouveaux prêts hypothécaires et une augmentation de 22% des refinancements par rapport à 2020, ce qui a entraîné une progression de 400 milliards $ de prêts hypothécaires résidentiels dans leurs bilans, tandis que les coopératives de crédit ont ajouté 54 milliards $ à leurs portefeuilles.

L’activité sur le marché du logement a cependant considérablement ralenti ces derniers mois, les banques centrales augmentant les taux d’intérêt pour ralentir l’inflation. Mercredi, la chambre immobilière du Grand Toronto a fait état d’une diminution de 41% des ventes de propriétés résidentielles par rapport à l’année dernière, tandis que ces transactions ont diminué de 35% le mois dernier sur une base annuelle dans le Grand Vancouver.

La SCHL affirme que les prêts hypothécaires à taux variable ont été de plus en plus favorisés l’an dernier, à mesure que les escomptes par rapport aux taux d’intérêt fixes augmentaient. Les prêts à taux variables représentaient 53% des nouveaux emprunts hypothécaires au second semestre, contre 34% au premier semestre.

L’augmentation du nombre de prêts hypothécaires à taux variable fait en sorte que plus de personnes sont exposées à la hausse des taux d’intérêt. La majorité de ces prêts hypothécaires ont des paiements fixes, ce qui fait que les augmentations seraient surtout ressenties au renouvellement.

«Les Canadiens qui ont contracté une nouvelle hypothèque à taux d’intérêt variable seront ceux qui ressentiront la hausse la plus importante et la plus rapide», a expliqué Mme Bourassa-Ochoa.

Les données de l’année dernière ont montré qu’il y avait peu d’indications de problèmes avec les personnes effectuant des paiements hypothécaires, car les taux d’épargne élevés et la vigueur du marché immobilier avaient contribué à faire baisser les prêts hypothécaires en souffrance, qui ont diminué pour tous les types de prêteurs.

En examinant les inégalités sur le marché du logement, le rapport a noté que les populations qui s’identifient comme autochtones, noires, arabes et latino-américaines avaient des taux de propriété nettement inférieurs à la moyenne nationale au recensement de 2016 — les dernières données disponibles au moment où les auteurs rédigeaient le rapport.

Les taux d’accession à la propriété étaient légèrement inférieurs à 50% pour ces groupes, tandis que le taux global pour le Canada était de 74%, et légèrement supérieurs pour les populations blanches et chinoises.

Le rapport a noté qu’en tenant compte des facteurs démographiques, de la région métropolitaine et du revenu, les Canadiens autochtones, noirs, latino-américains, arabes et philippins ont des propriétés de valeurs inférieures à la moyenne de celles des autres Canadiens, un écart qui a augmenté depuis le recensement de 2006. Puisque la richesse immobilière est un indicateur fort du succès économique des générations futures, poursuit le document, tout écart important entre les groupes de population est une indication que les inégalités persisteront à l’avenir.