William Leclerc a simplement choisi de fabriquer lui-même certaines pièces en achetant une tour d’usinage. (Photo: courtoisie)
APPROVISIONNEMENT. « On n’est jamais si bien servi que par soi-même », dit l’adage. C’est ce qu’Ebenor Percussion a constaté durant la crise de la COVID-19.
Le fabricant de batteries de Saint-Sébastien-de-Frontenac, en Estrie, a décidé de commencer à faire lui-même certaines pièces nécessaires pour ses instruments musicaux.
« Quand la pandémie est arrivée en mars 2020, j’avais le vent dans les voiles, explique le fondateur artisan William Leclerc. J’avais une stratégie de distribution et d’approvisionnement. La crise a tout arrêté. »
La microentreprise était alors sur le point de signer un contrat en Asie pour faire faire des pièces de quincaillerie pour ses batteries avec un design distinctif. Avec la pandémie, cependant, même l’acquisition de morceaux génériques, comme celles qu’il utilisait pour tendre les peaux de ses tambours, devenait compliquée.
« Les délais ont augmenté et il y a eu des ruptures de stock qui sont encore vécues maintenant. La demande est forte. Avec les frontières fermées, il y a eu des retards de livraison », précise le propriétaire d’Ebenor.
Ces obstacles ne l’ont pas découragé. William Leclerc a simplement choisi de fabriquer lui-même certaines pièces en achetant une tour d’usinage. « J’ai décidé d’investir ici et j’ai embauché un employé pour manœuvrer la machine qui peut faire plusieurs pièces différentes », souligne celui qui a fondé son entreprise il y a sept ans et qui vend ses instruments partout dans le monde.
« On va arrêter de prendre des pièces génériques faites en Asie. On se réapproprie la fabrication. Cela me permet d’avoir un contrôle sur la qualité. Si certaines brisent, je peux plus facilement les remplacer. Cela améliore le service à la clientèle. »
Toutefois, le principal avantage en faisant lui-même ses pièces de quincaillerie de ses batteries, comme les cerceaux, c’est de pouvoir avoir une apparence unique. « J’ai ma signature sonore dans mes instruments avec le cerisier, le noyer ou l’érable que j’utilise. Mais je travaille à développer ma signature visuelle depuis trois ans pour qu’on puisse identifier mes produits en un coup d’œil. Cela me permettra encore plus de me distinguer à l’international. »
Avec des pièces en bronze ou en laiton, il espère que les clients seront aussi bien charmés par l’aspect des batteries que par leur son distinctif pour ainsi donner de la valeur ajoutée à sa marque.
William Leclerc a investi 30 000 $ en machinerie et il a aménagé un atelier dans le bâtiment de 4000 pieds carrés qu’il avait acheté en 2019.
Avec cette initiative, qui lui permettra à terme de produire sept pièces différentes, son approvisionnement sera sécurisé « C’est pour avoir des pièces disponibles parce que j’ai beaucoup de commandes. Mais c’est aussi pour la fierté de les fabriquer ici. »