La Fed maintient ses taux directeurs dans une fourchette de 0 à 0,25%.
En pleine reprise de la pandémie de coronavirus aux Etats-Unis, le président de la Banque centrale américaine Jerome Powell a exhorté mercredi les politiques à prendre des nouvelles mesures de soutien à l’économie.
Sans surprise, la Réserve fédérale américaine (Fed) a annoncé qu’elle maintenait ses taux dans une fourchette de 0 à 0,25%. Cette décision a été prise à l’unanimité et les taux seront maintenus à ce niveau tant que l’économie ne sera pas pleinement remise du choc provoqué par la crise sanitaire, a précisé la puissante institution.
«Le rythme de la reprise économique est étroitement lié à l’évolution du virus», a commenté la Fed dans un communiqué publié à l’issue de sa réunion monétaire.
«Après une dégradation marquée, l’activité économique et l’emploi sont quelque peu repartis à la hausse ces derniers mois mais ils restent bien inférieurs à leurs niveaux du début de l’année», a-t-elle ajouté.
Pire, «l’augmentation des cas de contamination par le virus et les mesures prises pour le contrôler, commencent à peser sur l’activité économique», a souligné Jerome Powell lors d’une conférence de presse.
Dans ce contexte, le rythme à venir de l’économie américaine est «extraordinairement incertain».
Et, a insisté M. Powell, une véritable reprise «dépendra en grande partie de notre succès à contrôler le virus».
La Fed est en outre déterminée à déployer tous les outils à sa disposition pour continuer de soutenir l’économie terrassée par la pandémie.
Depuis mars, elle a multiplié les actions pour permettre à l’économie américaine de continuer à fonctionner malgré la paralysie en mars et les tentatives de reprise depuis mai.
La Fed n’a eu de cesse de rappeler l’importance du soutien financier apporté par le gouvernement fédéral aux ménages et aux entreprises.
Les élus démocrates et républicains au Congrès ont commencé à négocier un nouveau plan d’aide de 1000 milliards de dollars, mais les discussions s’annoncent tendues, à moins de 100 jours de l’élection présidentielle.
De son côté, la Fed a annoncé mardi qu’elle allait prolonger jusqu’au 31 décembre plusieurs programmes de prêts mis en place pour aider les entreprises et collectivités à faire face à la crise, et qui devaient initialement prendre fin «aux alentours du 30 septembre».
Renforts de liquidités
Après une période d’optimisme à la faveur du redémarrage de l’activité économique dans plusieurs États, la pandémie a repris aux États-Unis, pays le plus endeuillé au monde avec plus de 148 000 morts.
La situation est particulièrement inquiétante en Californie, en Floride et au Texas, où les autorités ont été contraintes de remettre en place des mesures de confinement, à des degrés divers.
Les licenciements d’employés conservés bon an mal an depuis fin mars, ou fraîchement réembauchés, ont même fait grimper les inscriptions au chômage mi-juillet, pour la première fois depuis fin mars.
La Banque centrale a par ailleurs annoncé, dans un communiqué séparé, l’extension jusqu’au 31 mars 2021 d’accords de «swap», mis en place en mars face à l’avancée de la pandémie, pour permettre à neuf de ses homologues dont l’institution du Brésil, d’Australie et de pays nordiques, d’accéder facilement à des dollars.
Un autre dispositif, mis en place fin mars pour permettre à des Banques centrales étrangères d’avoir facilement accès à des dollars en échangeant «temporairement» leurs bons du Trésor américain contre des billets verts, est également prolongé jusqu’au 31 mars 2021.
L’objectif est de maintenir «d’importants renforts de liquidité».
Le comité monétaire s’est réuni mardi et mercredi, en pleine recrudescence des cas de COVID-19 aux États-Unis, qui ont poussé plusieurs États à ralentir la reprise économique.
Le PIB des États-Unis au deuxième trimestre doit être publié jeudi, il est attendu en baisse d’au moins 35%.