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La Fed laisse ses taux inchangés

AFP|Publié le 11 Décembre 2019

La Réserve fédérale américaine a laissé mercredi ses taux d'intérêt inchangés.

Pour sa dernière réunion monétaire de l’année, la Banque centrale américaine (Fed) a observé une pause sur les baisses de taux mercredi après trois réductions depuis juillet pour parer aux tensions commerciales et à la faiblesse de la croissance mondiale.

Comme s’y attendaient les marchés, alors que la croissance des États-Unis avance à un rythme «modéré», les taux sont maintenus entre 1,50% et 1,75%. La décision des membres du Comité monétaire a été unanime alors que le repli des taux d’intérêt les avaient divisés.

La Fed indique dans son communiqué que les taux sont à «un niveau approprié pour soutenir l’expansion de l’activité économique, des conditions d’emplois dynamiques et une inflation proche de l’objectif symétrique de 2%».

La Banque centrale ajoute toutefois qu’elle va surveiller les implications sur l’économie américaine «des développements à l’international et de la faible inflation».

Cet automne, les inquiétudes autour d’un ralentissement de la croissance mondiale et des péripéties du Brexit, ainsi que les tensions commerciales, avaient justifié les baisses de taux.

Le Comité monétaire a maintenu sa projection de croissance à 2% en 2020, 1,9% en 2021 après 2,2% cette année et prévoit que le taux de chômage reste à 3,5%, un plus bas en 50 ans.

Comme dans son évaluation d’octobre, elle note que les dépenses des ménages ont fortement augmenté mais que les investissements des entreprises sont faibles.

Si l’on en croit les projections des membres du Comité sur l’évolution des taux, ceux-ci devraient rester en l’état en 2020, la Fed observant une pause prolongée.

Seulement 4 participants sur 17 estiment qu’il faudra les relever alors qu’ils étaient 7 à le penser en septembre. 

Le président de la Fed Jerome Powell s’apprêtait à tenir une conférence de presse.

Il a plusieurs fois indiqué depuis la dernière baisse intervenue le 30 octobre que les taux d’intérêt étaient désormais «au bon niveau» compte tenu des tensions commerciales et de la faiblesse de la croissance mondiale.

L’économie des États-Unis est dans sa 11e année de croissance relativement soutenue par rapport à la performance des autres pays industrialisés avec un PIB en expansion de 2,1% au troisième trimestre en rythme annuel.

Le marché du travail a encore surpris les économistes par sa vitalité en novembre, avec la création de 266 000 emplois et un taux de chômage à nouveau au plus bas depuis un demi-siècle, à 3,5%.

L’inflation pour sa part reste modeste mais a frémi en novembre, selon l’indice CPI (+0,3% sur le mois) publié mercredi, poussée par une hausse des prix de l’énergie. Pour la première fois depuis un an, elle s’est inscrite à 2,1% sur douze mois, un peu au-dessus de la cible idéale de la Fed, qui préfère toutefois considérer l’indice PCE toujours plus faible.

 

Vent d’optimisme sur le commerce

En outre, un vent d’optimisme souffle sur le conflit commercial entre la Chine et les États-Unis, les deux pays préparant le terrain, selon le Wall Street Journal, pour reporter une nouvelle salve de tarifs douaniers que Washington entendait infliger dès le 15 décembre sur quelque 160 milliards de dollars de marchandises chinoises prisés par les Américains, telles que les téléphones portables ou les chaussures de sport.

Les nouvelles sont bonnes aussi du côté du nouveau traité commercial qui lie les États-Unis, le Mexique et le Canada.

L’accord de libre-échange entre Washington, Mexico et Ottawa (AEUMC) a été bouclé mardi après le feu vert des démocrates américains qui ont obtenu d’importants amendements au texte initial.

Il modernise le traité de l’Aléna signé par Bill Clinton il y a 25 ans et qui a intimement lié les trois économies entre elles.

La semaine monétaire a été marquée par le décès de l’ancien président de la Fed Paul Volcker, 92 ans, une légende du monde financier et défenseur farouche de l’indépendance de la Fed. Jerome Powell, qui subit le début de son mandat il y a deux ans une pression inédite de la Maison Blanche, a salué la stature du banquier central «qui croyait qu’il n’y avait pas de mission plus élevée que celle du service public».