Les taux de la Fed sont passés d'une fourchette de 0-0,25% à 5,00-5,25%. (Photo: Getty Images)
Washington — Une responsable de la banque centrale américaine a jugé jeudi, à l’instar d’autres dirigeants de l’institution, qu’une hausse supplémentaire du taux directeur pourrait être nécessaire lors de la prochaine réunion, l’hypothèse d’une pause dans les relèvements semblant s’éloigner.
De nombreuses données économiques seront publiées d’ici la prochaine réunion de la Fed les 13 et 14 juin, et «pourraient encore montrer qu’il convient» de faire une pause, «mais à ce jour, nous n’en sommes pas encore là», a souligné la présidente de la Fed de Dallas, Lorie Logan, qui dispose cette année du droit de vote tournant au sein de l’organe décisionnaire de la Fed.
La Réserve fédérale a, depuis mars 2022, relevé ses taux à 10 reprises, à chaque réunion, ce qui a permis «quelques progrès» sur le front de l’inflation, a-t-elle cependant salué.
Les taux de la Fed sont ainsi passés d’une fourchette de 0-0,25% à 5,00-5,25%. Cela conduit les banques à rehausser le coût des crédits qu’elles proposent aux ménages et aux entreprises, afin de desserrer la pression sur les prix.
L’inflation a ainsi légèrement ralenti en avril, à 4,9% sur un an contre 5,0% en mars, selon l’indice CPI, mais a rebondi sur un mois. La Fed privilégie cependant une autre mesure de l’inflation, l’indice PCE, dont les données pour avril seront publiées le 26 mai.
Un tiers seulement des acteurs du marché s’attend à voir la Fed relever ses taux en juin, selon l’évaluation de CME Group.
Philip Jefferson, un gouverneur de la Fed, que Joe Biden a choisi pour être vice-président de l’institution et que le Sénat devra confirmer à cette fonction, s’est lui montré jeudi plus prudent.
«D’un côté, l’inflation est trop élevée et nous n’avons pas encore fait suffisamment de progrès pour la réduire. De l’autre, le PIB a considérablement ralenti cette année, et même si l’effet sur le marché du travail a été jusqu’à présent limité, la demande a clairement commencé à ressentir les effets» de ces hausses de taux, a-t-il souligné.
Le marché de l’emploi a rebondi de manière inattendue en avril. Or, la pénurie de main-d’œuvre que connaît le pays a contribué à alimenter l’inflation, car les salaires ont fortement augmenté.
Philip Jefferson estime cependant que le ralentissement de l’économie devrait commencer «bientôt à réduire la croissance de l’emploi», et que «le taux de chômage pourrait augmenter progressivement pour atteindre des niveaux encore compatibles avec une économie en croissance».